Obama et Clinton

Denis Sieffert  • 13 novembre 2008 abonné·es

C’est peu dire que les Clinton ne portent pas Obama dans leur cœur. À bon droit, ils peuvent remâcher leur amertume et se dire que cette élection-là ne pouvait pas être perdue par le candidat – ou la candidate – démocrate. Tout au long de la campagne, il n’y a pratiquement pas eu un mot de soutien qui ne soit enrobé d’une perfidie. Bill étant expert en la matière. Le dernier compliment en date, la veille de l’élection, portait sur la grande sagesse d’Obama, qui, face à la crise, « a observé un long silence avant de nous demander notre avis » … Il n’empêche ! L’espace politique du futur président des États-Unis ne devrait pas être très éloigné de celui des Clinton. Et beaucoup de personnages de l’administration de l’ancien président (1992-2000) devraient se retrouver au côté de Barack Obama après le 20 janvier. Notamment Larry Summers, au poste clé, en ces temps de crise, de secrétaire au Trésor. À moins que ce ne soit un autre produit de l’administration Clinton, Robert Rubin.

D’autres noms de la même origine politique circulent, comme celui de Samantha Power, à la Sécurité nationale, ou encore celui de Gregory Craig. Le poste de secrétaire d’État (l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères) est évidemment l’un des plus convoités. Il est question de John Kerry, candidat malheureux contre Bush en 2004, mais aussi de deux anciens de la maison Clinton : Bill Richardson et Richard Holbrooke. Ce dernier fut l’homme des missions difficiles de Bill Clinton, notamment en Bosnie et au Proche-Orient. Et il a été le conseiller d’Hillary Clinton pendant sa campagne contre… Barack Obama. Bref, celui-ci n’est pas rancunier. À moins qu’il ne soit tout simplement très réaliste. Mais, au-delà de l’inévitable jeu de chaises musicales entre les prétendants, ces noms permettent surtout d’imaginer ce que sera la future politique du 44e président des États-Unis.

Monde
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