Santé : Question d’éthique
dans l’hebdo N° 1032-1033 Acheter ce numéro
Un fraisier pâtissier en collation plutôt qu’un gâteau sec , une miniterrine plutôt qu’un sandwich sous plastique, y’a pas à hésiter : autant attendre l’opération « collectes gastronomes » pour donner son sang.
L’établissement français du sang (EPM) se démène pour enrayer la pénurie de plaquettes. Il y a trois ans, il a eu la riche idée de s’associer avec de grandes toques. « Il s’agit tout d’abord de remercier les 250 000 donneurs de notre région pour leur générosité, mais aussi d’inciter le public à se mobiliser » , expliquait-il pour son opération annuelle qui s’est tenue entre le 1er et le 24 décembre dans plusieurs villes. La gratuité des dons de sang, d’organes et de tout produit du corps humain est à double tranchant. C’est un principe éthique précieux, un garde-fou indispensable contre la commercialisation du vivant. C’est aussi un frein : comment inciter les gens à donner ? Jusqu’où est-il souhaitable de solliciter des donneurs ? Et comment prévenir les trafics et se prémunir contre les échanges commerciaux qui s’organisent à nos frontières ? Une chose est sûre : la gratuité est aussi à protéger en tant que facteur d’anonymat (excepté post-mortem), autre principe fondamental. Imagine-t-on, sinon, un receveur demander réparation à son donneur, et inversement ?