École : le sentiment du devoir accompli

Xavier Darcos estime avoir atteint les objectifs qui lui étaient fixés. Pourtant, les mouvements de protestation ne cessent de s’amplifier, chez les enseignants comme chez les parents d’élèves.

Ingrid Merckx  • 29 janvier 2009 abonné·es

« Ma mission est terminée », a déclaré Xavier Darcos début janvier, pour signifier qu’il avait atteint les objectifs fixés par sa lettre de mission. Le divorce avec le corps enseignant en faisait-il partie ? Du fait des suppressions massives de postes, l’exaspération atteint son comble. Économies obligent ! rétorque le ministre, qui décide pourtant, au même moment, de recruter 5 000 « médiateurs de réussite scolaire » chargés de lutter contre l’absentéisme. Un choix vécu comme une provocation : pour enrayer l’échec scolaire, Xavier Darcos préfère non pas plus d’enseignement mais plus de surveillance?! Et ce, en supprimant 1 500 emplois Rased – soit des postes d’enseignants spécialisés dans l’aide aux élèves en difficulté – et en dédaignant la médiation qu’assurent déjà les conseillers principaux d’éducation (CPE). C’est laisser entendre que les professionnels de l’Éducation ne font pas leur travail. Ou mal. Et qu’il vaut mieux les remplacer par des emplois précaires.
En parallèle, un projet de réforme dit de la mastérisation prévoit de réduire le temps de formation pratique des futurs enseignants, expliquent des formateurs de l’IUFM de Créteil dans un texte intitulé « Halte à la destruction de la formation des professeurs des écoles ».
Face aux réformes en cours, premier degré et parents d’élèves restent mobilisés : chaque semaine, des occupations d’écoles sont reconduites. Le 23 janvier, la Nuit des écoles a connu un franc succès dans au moins 50 écoles parisiennes et 17 villes du Val-de-Marne, d’après la FCPE. Et, malgré les sanctions agitées par le ministère, les appels à désobéir se multiplient : des établissements organisent notamment le boycott des évaluations des élèves en CM2. Hormis le second degré, qui semble encore en négociations, le dialogue est rompu de la maternelle jusqu’à l’université.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

La journaliste Ariane Lavrilleux échappe à une mise en examen
Presse 16 janvier 2025

La journaliste Ariane Lavrilleux échappe à une mise en examen

Ce 17 janvier, l’investigatrice, convoquée au tribunal de Paris, a finalement évité des poursuites pour avoir révélé des secrets de la défense nationale. 110 organisations appellent à un renforcement du secret des sources pour la presse.
Par Maxime Sirvins
RSA sous conditions : une généralisation et des craintes
Enquête 15 janvier 2025 abonné·es

RSA sous conditions : une généralisation et des craintes

Depuis le 1er janvier, l’obtention du Revenu de solidarité active est liée à la réalisation de 15 heures d’activité hebdomadaires. Une réforme jugée absurde, aux contours encore flous, sans moyens, qui inquiète largement syndicats et associations.
Par Pierre Jequier-Zalc
« Aucune piste crédible de changement de système de retraite n’existe à court terme »
Entretien 13 janvier 2025 abonné·es

« Aucune piste crédible de changement de système de retraite n’existe à court terme »

Alors que la question des retraites est de nouveau au cœur des débats politiques, l’économiste Henri Sterdyniak s’interroge sur le sens, pour le Parti socialiste, de soutenir le gouvernement s’il obtenait simplement un gel temporaire du recul de l’âge légal de départ à 64 ans.
Par Pierre Jequier-Zalc
Incendies en Californie : les stars d’abord
Sur le gril 13 janvier 2025

Incendies en Californie : les stars d’abord

Certains médias ont préféré s’émouvoir du sort des villas des vedettes plutôt que parler des personnes plus vulnérables ou d’écologie. Première chronique en partenariat avec le site Arrêt sur images.
Par Pauline Bock