Jeunesse

Politis  • 8 janvier 2009 abonné·es

Tourisme et insertion

Quand les pays en développement nous aident… Tourisme solidaire et réinsertion sociale se rejoignent grâce à des associations qui organisent des chantiers de jeunes en difficulté (problèmes sociaux, judiciaires…) dans des villes d’Afrique : « Nous cherchons à remettre ces jeunes dans la vie en leur proposant de donner d’eux-mêmes alors qu’ils pensent ne rien avoir à donner » , résume André Joly, président de l’association Oxygène. Cette structure vosgienne organise depuis vingt ans des chantiers pour jeunes en difficulté. Le chef d’un village burkinabé, à la suite de plusieurs séjours de jeunes organisés par Oxygène, a donné un terrain, sur lequel a été construit un village d’accueil, dans le cadre des chantiers, par des jeunes en réinsertion. Ce site accueille aujourd’hui des touristes désireux de vivre un quotidien africain.
Oxygène, Remiremont, Vosges, 03 29 62 61 13.

Comités d’entreprise et tourisme solidaire

Les comités d’entreprises (CE), gérés par les délégués syndicaux dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés, sont des acteurs importants du tourisme social. Leur budget, indexé sur la masse salariale de l’entreprise, sert notamment à financer une offre de vacances à prix très concurrentiel pour les salariés.
Depuis la gestion en propre de centres de vacances (plus de 100 000 lits encore aujourd’hui), l’offre s’est diversifiée, et les CE proposent des catalogues de voyage qui n’ont rien à envier à ceux des tour-opérateurs commerciaux.
Cette tendance à coller à une offre de tourisme banalisé pose question puisqu’elle élude les méfaits sociaux du secteur, notamment en termes d’exploitation salariale, alors même que les CE sont animés par les représentants syndicaux élus par les salariés. Chaque salarié soucieux de l’impact social de ses vacances est en droit d’en appeler à la responsabilité de ses représentants pour peser sur l’existence d’une offre d’un tourisme responsable et solidaire.
L’émergence du tourisme solidaire représente en effet une occasion pour les CE de se refaire une santé sociale. Selon Julien Buot, coordinateur de l’Ates, « 30 % des 6 000 voyageurs solidaires proviennent de CE ». L’une des craintes des CE est de traiter avec des petites associations incapables de répondre à leur demande. Le regroupement au sein de l’Ates, investi du rôle de VRP, est une des solutions pour les CE de varier les destinations et les opérateurs d’une année à l’autre.
Quelques CE se sont engagés dans la voie du tourisme solidaire comme la Caisse centrale d’actions sociales des industries gazière et électrique (CE d’EDF et Gaz de France), France Télécom ou encore le Comité des œuvres sociales du secteur hospitalier.

Solidarité en chantier

Les chantiers de jeunes offrent la possibilité d’user de ses congés pour participer à des projets de rénovation patrimoniale, actions de préservation de l’environnement, actions socio-éducatives… en France et à l’étranger. Ce principe, né après la Seconde Guerre mondiale afin de faire participer la jeunesse à la reconstruction, s’est mu au fil des époques en un mouvement d’éducation populaire. Les chantiers d’été de deux ou trois semaines ont surtout vocation à former les adolescents ou jeunes adultes à la vie collective, au don de soi et à l’ouverture sur le monde.
En 2006, 11 000 jeunes ont participé à des chantiers en France, dont 4 600 étrangers. 3 600 Français sont partis à l’étranger selon Cotravaux, réseau de onze associations organisatrices de chantiers. Un mouvement qui pourrait offrir plus de possibilités s’il ne souffrait depuis des années d’un sous-financement. « Nous sommes sur les thématiques jeunesse, environnement, patrimoine, social, insertion… Plus nous en croisons, plus nous sommes “développement durable” et moins on rentre dans les cases, car en France chaque ministère s’occupe de son territoire » , résume M. Maier, délégué national d’Études et chantiers.
Cotravaux, 01 48 74 79 20,
Études en chantiers, 04 73 31 98 04 (délégation internationale),

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