Libre circulation ?
dans l’hebdo N° 1035 Acheter ce numéro
La France est en retard. Dix pays de l’Union avaient levé les restrictions à l’accès des travailleurs bulgares et roumains à leur marché du travail. Le 9 janvier, la Grèce, l’Espagne, la Hongrie et le Portugal les ont rejoints. La France avait jusqu’au 31 décembre 2008 pour faire de même, date de fin de la première phase des dispositions transitoires concernant la libre circulation de ces « nouveaux » citoyens européens. Elle a finalement décidé de faire partie, au moins jusqu’en 2010, des pays qui imposent aux Roumains et aux Bulgares un permis de travail conditionnant un permis de séjour. Un frein à leur embauche (voir Politis n° 1031), une porte ouverte au travail illégal et un bon prétexte pour multiplier les expulsions.
Accords sur les flux migratoires
Si le Mali a refusé, le 8 janvier, l’accord sur les flux migratoires proposé par la France, le Burkina a annoncé deux jours plus tard qu’il le signait. Les Burkinabés sans papiers travaillant légalement en France pourront être régularisés. Les étudiants burkinabés y résidant pourront y bénéficier d’une première expérience professionnelle et 500 professionnels burkinabés par an pourront venir s’y former. Un autre accord a été signé le même jour à Ouagadougou avec l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). En échange de quoi, Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, sera libre de poursuivre ses objectifs de reconduites à la frontière. 29 796 en 2008 contre les 26 000 prévues, s’est-il félicité le 13 janvier, en présentant son bilan. C’est ce qu’on appelle, sous couvert de « mieux faire profiter les pays africains des initiatives et des ressources de leurs diasporas » , une politique d’ « immigration choisie ».