Pas de manif pour le PS
dans l’hebdo N° 1035 Acheter ce numéro
Le Parti socialiste ne veut pas ajouter « la tension à la tension » . C’est la raison pour laquelle, à en croire le député parisien Jean-Marie Le Guen, le PS n’a pas pris part à la grande manifestation de samedi contre l’opération israélienne à Gaza. C’est aimable pour tous ceux, très nombreux, qui étaient présents, de la Ligue des droits de l’homme à l’Union juive française pour la paix, en passant par les syndicats, les Verts, le PCF, le Parti de gauche, et tant d’autres, pas tous « islamistes ». L’explication de Jean-Marie Le Guen est un peu courte. Il faut plutôt chercher du côté de la position de soutien traditionnel du PS à Israël. Une très vieille histoire. À moins qu’il ne s’agisse de la crainte, bien compréhensible, des dirigeants du PS à tester leur popularité actuelle dans des manifestations de gauche, quel qu’en soit le sujet. Mais ne soyons pas mauvaise langue.
Il paraît, selon des témoins directs, que pour la première fois depuis longtemps, le Bureau national du PS a eu un vrai débat sur le conflit israélo-palestinien. Seuls David Assouline et Malek Boutih ont soutenu l’insoutenable (Julien Dray, il est vrai, était absent). Mais Kader Arif, Razzi Hamadi, Bariza Khiary et Pouria Amirshahi ont pu faire entendre une autre voix. Car, comme le notait un membre du BN qui voulait rester optimiste, l’instance dirigeante du Parti socialiste « reflète enfin la diversité » . On pourrait craindre à l’énoncé des noms un affrontement « communautaire ». Mais Alain Bergougnoux, nous dit-on, et surtout la Première secrétaire, Martine Aubry, sont intervenus « courageusement » . Décryptage : être courageux au PS, c’est ne pas défendre inconditionnellement Israël. Et, en l’occurrence, c’est condamner l’opération israélienne à Gaza…