Sélection télé
dans l’hebdo N° 1035 Acheter ce numéro
Dimanche 18 janvier
Biocarburants : chronique
d’un désastre annoncé
France 5, 21 h 25
Le voyage commence à Singapour. Un carrefour du commerce international de l’huile de palme. Déjà utilisée dans l’industrie alimentaire et les cosmétiques, et dopée maintenant par le marché florissant des biocarburants. L’Indonésie s’est largement investie dans cette production. Un survol des îles indonésiennes suffit à observer ce développement. Il existe six millions d’hectares de plantation. Le pays compte atteindre les vingt millions dans les dix années à venir, pour répondre à la demande mondiale de ce biocarburant destiné à se mélanger au diesel. Cette exploitation intensive d’une prétendue « énergie verte » a mené le pays au troisième rang des plus pollueurs au monde (derrière les États-Unis et la Chine). Dans quinze ans, l’Indonésie pourrait avoir perdu toute sa forêt tropicale. Parallèlement, l’assèchement des tourbières sur lesquelles reposent les forêts libère une quantité considérable de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Dans ce qui s’avère un sombre tableau, la réalisatrice Sylvie Chabas ajoute le patrimoine spolié, les lieux sacrés violentés, l’expulsion des paysans de leurs terres ancestrales.
Vendredi 23 janvier
Voltaire et l’affaire Calas
Arte, 20 h 45
Octobre 1761, à Toulouse. Jean Calas, drapier protestant, découvre le corps inanimé de l’un de ses fils à l’intérieur de sa boutique. En réalité, le fiston s’est pendu. Puis a été décroché pour être enterré religieusement. Dans un climat de fanatisme qui sent le fagot, le fait divers tourne au drame. La famille Calas et leur servante sont arrêtées, le père accusé de meurtre par un capitoul dénué de tolérance. Loin de là, Voltaire vit une paisible retraite dans son château de Ferney, près de Genève, entourée de sa maîtresse, madame Denis, et de sa pupille, Marie Corneille. Celle-ci va inspirer au philosophe son combat contre cet assassinat « en robe et en bonnet carré » . Pas défroqué, le philosophe, en transe pour l’opinion publique. Voltaire ne sauva pas le père. Mais tous les siens. Et la vérité avec. Au bout des correspondances et des agitations. Écrit par Alain Moreau, réalisé par Francis Reusser, c’est là un retour sur la fameuse affaire Calas, pédagogique, dans une fiction portée par ses acteurs : Claude Rich, en cabot voltairien éclairé ; Barbara Schulz, en fausse ingénue ; et Carlo Brandt, dans le rôle du capitoul David de Beaudrigue d’une sobriété démoniaque. Si quelques scènes tournées en extérieur pèchent par faiblesse, l’essentiel du film, en intérieur, est illuminé par la densité et la qualité du phrasé voltairien.