Tartufferie
dans l’hebdo N° 1035 Acheter ce numéro
« Nous devons […] rappeler qu’être en première ligne dans la guerre contre le terrorisme ne […] donne pas pour autant tous les droits – et certainement pas le droit de répondre à l’horreur ni de disposer négligemment de la vie des civils. » De qui ces mots, traduits par un internaute avisé (LePost.fr, 11 janvier) ?
De Bernard-Henri Lévy – dans une tribune publiée par le Los Angeles Times , où il disait aussi son « refus d’une stratégie politique qui pour venger la mort de nos enfants s’en prendrait à d’autres enfants, ne faisant qu’ajouter à la peine du monde sans rien régler ».
C’était en septembre 2004 : le philosophe réagissait au « massacre d’innocents » auquel venaient de se livrer les forces spéciales russes après la prise d’otages de Beslan, tuant notamment plus de 180 enfants – et il accusait « Moscou » de « jeter le discrédit sur la nation tchétchène tout entière » , en l’assimilant au « terrorisme international ».
Quatre ans plus tard, c’est l’armée israélienne qui massacre des innocents, et BHL se montre soudain beaucoup moins sévère : il considère cette fois-ci (le Point, 9 janvier), sans trop s’embarrasser de la réalité, que ce sont « les Palestiniens » (tout entiers) qui « tirent sur des villes, autrement dit sur des civils (ce qui, en droit international, s’appelle un “crime de guerre”) » , cependant que « les Israéliens ciblent » très courtoisement « des objectifs militaires et font, sans les viser » , à l’insu de leur plein gré, « de terribles dégâts civils ».
Vous avez dit : tartufferie ?