Bron
dans l’hebdo N° 1041 Acheter ce numéro
C’est l’un des endroits les plus agréables pour entendre et rencontrer des écrivains : la Fête du livre de Bron, qui se déroule les 6, 7 et 8 mars et en est à sa
23e édition, aura pour thème cette année « La quête d’un ailleurs possible ou impossible ». De Patrick Deville à Marie Didier, de Denis Lachaud à Laurent Nunez, de Patrice Pluyette à Tanguy Viel, la qualité des intervenants ne manque pas.
Fête du livre de Bron, Hippodrome de Lyon-Parilly, 4-6 av. Pierre-Mendès-France,
Contre le rejet de l’autre
Trop rare pour ne pas être relevé : un ensemble d’écrivains intervient dans le débat public à propos de la détestable politique d’immigration de la France et de la façon dont ce pays traite les sans-papiers. Ils le font sous la forme qui leur est la plus familière : un livre, Il me sera difficile de venir te voir , qui regroupe des « correspondances littéraires sur les conséquences de la politique d’immigration » entre treize écrivains français et autant d’écrivains africains : Éric Pessan, Nimrod, Arno Bertina, Driss Jaydane, François Bon, Eugène Ébodé, Brigitte Giraud, Kangni Alem, Marie Cosnay, Raharimanana, Samira Negrouche, Nicole Caligaris, Mourad Djebel, Nathalie Quintane, Pierre Le Pillouër, Sayouba Traoré, Patrick Chatellier, Aristide Tarnagda, Sonia Chiambretto, Gustavo Akakpo, Jean-Baptiste Adjibi, Pierre Ménard, Christophe Fourvel, Abdelkader Djemaï, Mohamed Hmoudane et Claude Mouchard.
Si, au départ, l’idée de réagir en écrivant est partie d’un sentiment d’indignation devant la politique française d’immigration en vigueur depuis quelques années, à l’arrivée, Il me sera difficile de venir te voir se situe davantage dans le politique que dans l’émotion. Cet heureux résultat est sans aucun doute dû au principe de l’échange entre deux écrivains (la plupart étaient inconnus l’un à l’autre), qui évite le ton du pamphlet et de la véhémence mais implique de formuler des constats, de développer des argumentations et de chercher des lumières chez l’autre. Le front du refus qui s’exprime n’en est pas pour autant moins vigoureux. Il me sera difficile de venir te voir est aussi un appel à la fraternité et à l’intelligence.