Les nouvelles conditions d’Israël

Avant de conclure un éventuel cessez-le-feu, Israël hausse sans cesse le niveau de ses exigences.
Et demande maintenant la libération du soldat Gilad Shalit.

Denis Sieffert  • 19 février 2009 abonné·es

Selon une méthode déjà éprouvée, Israël n’en finit pas de hausser le niveau de ses exigences avant de conclure un éventuel cessez-le-feu avec le Hamas. Quelques jours auparavant, Israël exigeait la fin des tirs de roquettes sur les villes voisines de Sderot et Ashkelon, et « des progrès » dans les tractations en vue d’un échange de prisonniers. Dimanche soir, le Premier ministre, Ehud Olmert, a indiqué que la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, capturé par le Hamas en juin 2006, prime désormais sur tous les autres objectifs que s’était fixés l’État hébreu : « En premier lieu, la libération de Gilad Shalit , a ­déclaré Ehud Olmert, deuxièmement, l’arrêt de la contrebande [d’armes] de l’Égypte vers la bande de Gaza, troisièmement, un cessez-le-feu total. » Du côté du Hamas, la principale condition, outre l’arrêt des raids aériens dans la bande de Gaza, reste l’ouverture de points de passage qui permettent de desserrer le blocus qui asphyxie ce territoire peuplé d’un million et demi de Palestiniens.

Cette surenchère israélienne résulte aussi de la confusion politique qui règne une semaine après les élections législatives. Avant sa déclaration publique, Ehud Olmert a en effet dû consulter, en plus de l’actuel gouvernement, le leader du Likoud, Benyamin Netanyahou, probable futur Premier ministre, qui pratique lui-même la surenchère. Mais, en conditionnant la conclusion d’une nouvelle trêve à la libération de Gilad Shalit, Israël risque aussi de devoir en payer le prix en libérant des centaines de prisonniers palestiniens, dont le chef du Fatah en Cisjordanie, Marwan Barghouti, condamné en juin 2004 à la prison à vie. Ironie du sort : si cette libération intervenait, ce serait le Hamas qui obtiendrait la libération du principal dirigeant du Fatah, l’homme que l’on dit capable de refaire l’unité palestinienne.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

La Brigade rouge : un poing c’est tout !
Portfolio 20 novembre 2024 abonné·es

La Brigade rouge : un poing c’est tout !

Pour pallier les carences et manquements de l’État indien, l’ONG la Brigade rouge s’est donné pour mission de protéger et d’accompagner les femmes qui ont été victimes de viol ou de violences sexistes et sexuelles. Reportage photo.
Par Franck Renoir
À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »

Avec les rapides avancées russes sur le front, la ville de Koupiansk, occupée en 2022, est désormais à 2,5 km du front. Les habitants ont été invités à évacuer depuis la mi-octobre. Malgré les bombardements, certains ne souhaitent pas partir, ou ne s’y résolvent pas encore.
Par Pauline Migevant
À Valence, un désastre climatique et politique
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Valence, un désastre climatique et politique

Après les terribles inondations qui ont frappé la région valencienne, les réactions tardives du gouvernement de Carlos Mazón ont suscité la colère des habitants et des réactions opportunistes de l’extrême droite. Pour se relever, la population mise sur la solidarité.
Par Pablo Castaño
Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle
Analyse 13 novembre 2024 abonné·es

Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle

Après la défaite de Kamala Harris, les voix critiques de son parti pointent son « progressisme », l’absence de considération des classes populaires et le coût de la vie aux États-Unis. Les positions centristes de la candidate pour convaincre les électeurs indécis n’ont pas suffi.
Par Edward Maille