Sélection télé
dans l’hebdo N° 1040 Acheter ce numéro
Samedi 21 février
Le voyage d’Albert Kahn
Arte, 14 h 45
C’est un destin cornaqué au souvenir, à la mémoire. Albert Kahn a grandi dans une famille juive pauvre, en Alsace. Il a 10 ans, en 1870, quand éclate la guerre. Sa famille décide de rester française, gagne Paris. À 16 ans, il est apprenti tailleur. À l’orée du XXe siècle, il a bâti sa fortune en spéculant sur les mines d’or et de diamants en Afrique du Sud. C’est aussi un attentif du cinématographe, l’un des 33 spectateurs de la toute première séance des frères Lumière, quand, en décembre 1905, est projeté dans un salon parisien le film Arrivée d’un train en gare de La Ciotat. Il y perçoit la capacité de l’image à faire évoluer les mentalités, et finance très rapidement « les bourses autour du monde ». Son but : donner une connaissance exacte du monde. Les voyages sont formateurs, allons donc dare-dare fixer les réalités. Et les opérateurs de parcourir alors les continents, chargés de châssis, de plaques, avant d’archiver méthodiquement selon le sujet : l’environnement et l’habitat, les paysages et les monuments, les scènes de la vie quotidienne, le monde du travail. Kahn est un encyclopédiste, du parti de la vie, avec en point de mire une meilleure connaissance de l’autre, un dialogue entre les peuples. Point de vue bouleversé par l’horreur des tranchées. Dans l’entre-deux-guerres, le quotidien d’une quarantaine de pays est filmé, livrant notamment des images de l’occupation de la Rhur ou de l’affaire Sacco et Vanzetti. La crise de 1929 sera fatale au mécène, qui connut donc gamin une première guerre, une deuxième à l’âge mûr et une troisième au soir de sa vie. Ça fait beaucoup pour un pacifiste, qui tire le rideau précisément en 1940. En complément du film pédagogique de Mehdi Lallaoui, auquel Bernard Langlois prête sa voix, Arte diffuse une série documentaire (du lundi 23 février au jeudi 5 mars, à 18 h 15) faisant justement la part belle à la plus importante collection au monde des premières photographies en couleur.
Dimanche 22 février
Tchala, l’argent des rêves
France 5, 21 h 30
Dans l’un des pays les plus pauvres du monde, Haïti. Des milliers de personnes rêvent de décrocher le gros lot en jouant à la « borlette », fameux jeu de hasard représentant une véritable économie parallèle.
Mercredi 25 février
La Trahison
Arte, 23 h 20
Avec Sabine (1993) ou encore Samia (2001) Philippe Faucon avait déjà signé des études de mœurs plus ou moins délicates. En adaptant la Trahison de Claude Sales, en 2006, il a ajouté une marche dans l’échelle de la gravité. La guerre d’Algérie, aux premiers mois de l’année 1960, vue à travers un officier français, sa troupe et ses soldats algériens. Un quotidien fait de routine et de violence, gagné par la suspicion et le doute des uns et des autres, plongés dans l’impasse de la colonisation. En question, la trahison possible au sein de la section, ou plutôt qui trahit qui ? Les harkis, qui se savent déjà abandonnés, ou la France, qui n’aura aucune reconnaissance ? Un film d’une sobriété exemplaire, éclairé par une lumière crépusculaire, une succession de scènes et de plans tournés sans artifice.
Vendredi 27 février
Saint-Nazaire
France 3, 20 h 35
C’est là un littoral marqué par l’histoire, de Vannes à Saint-Nazaire, par un port industriel, fleuron de la construction navale et tête de pont des activités pétrochimiques. Pas vraiment l’antre de la nature.
Du lundi 23 au jeudi 26 février
Alain Bashung
France Inter, de 21 h à 22 h
Un an après son album Bleu pétrole, retour sur un parcours musical, émaillé d’archives puisées dans l’INA, d’entretiens, de témoignages. À suivre, le jeudi 26 février à 1 h du matin, par un concert en direct de Jacques Higelin.