C’est reparti pour un tour dans la rue

Ce n’est pas le nouveau collectif budgétaire pour 2009, présenté en Conseil des ministres le 4 mars, qui viendra en aide au gouvernement et à Nicolas Sarkozy pour émousser les mécontentements. Les appels ­inter­syndicaux à la grève le 19 mars se sont ainsi multipliés pour dénoncer un pouvoir d’achat en berne et les résultats catastrophiques du chômage. Et, après la victoire des grévistes en Guadeloupe, les organisations syndicales espèrent une mobilisation plus forte que celle du 29 janvier, qui avait mobilisé entre un million et 2,5 millions de personnes dans toute la France. Huit syndicats sont à l’initiative de cette prochaine journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations, avec l’objectif d’obtenir un « vrai changement de cap » en faveur des salaires, de l’emploi et des services publics. Les syndicats ont aussi rappelé que « les seules lois du marché ne peuvent régler tous les problèmes » et continuent d’exiger des réponses sociales à la crise, avec un nouveau plan de relance axé sur la consommation, une option rejetée jusqu’à présent par Nicolas Sarkozy, qui persiste à privilégier l’investissement. « Les plans de suppressions d’emplois continuent, la souffrance au travail continue, et les problèmes de pouvoir d’achat sont réels ; nous n’avons pas eu les réponses appropriées jusqu’à présent » , a récemment déclaré Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. Le syndicat a comptabilisé plus de 70 manifestations, « qui parfois se doublent de meetings unitaires de préparation ou de mobilisations spécifiques [^2] » .

[^2]: Dans la Nouvelle Vie ouvrière du 6 mars.