Des signes encourageants
dans l’hebdo N° 1043 Acheter ce numéro
Les premiers signes de ce début de présidence de Barack Obama sont encourageants. Sur le plan intérieur comme à l’international, il a accompli en quelques semaines un parcours remarquable. À l’intérieur, il a fait passer son plan de relance, a entamé des réformes dans des secteurs majeurs mais délaissés depuis des années (éducation, santé, infrastructures, énergie) et a pris position sur des sujets sensibles, comme l’avortement.
Au plan diplomatique, les avancées sont tout aussi visibles. Symboliques, tout d’abord, elles marquent la rupture avec la précédente administration : son premier coup de téléphone en tant que président des États-Unis à Mahmoud Abbas, la main tendue à l’Iran, la prise de contact avec la Syrie, la fermeture de Guantanamo.
Plus concrètement, se dessinent les contours de la politique étrangère de son administration, qui s’appuie sur deux piliers. Le premier est celui de la distribution du pouvoir au sein de l’administration, qui s’accompagne d’un renforcement du National Security Council, d’un rôle actif d’Hillary Clinton, secrétaire d’État – même si cette dernière a une marge de manœuvre plus réduite du fait de la multiplication des émissaires spéciaux chargés des principales zones de crises –, et de parlementaires plus visibles, notamment John Kerry, président de la Commission des affaires étrangères au Sénat. Second pilier : l’adoption d’une approche réaliste des relations internationales. Au-delà de la prise de conscience que les États-Unis ne peuvent tout décider tous seuls, la multitude de crises auxquelles est confrontée la nouvelle administration impose une attitude davantage basée sur la coopération, le multilatéralisme et le pragmatisme. Les récents contacts avec l’Asie et la Russie le confirment.
Reste à savoir si cette approche résistera à réalité des faits. En matière de lutte contre le terrorisme, par exemple, les signes de rupture sont moins probants. Et, quoi qu’il arrive, l’intérêt américain continuera à prévaloir.