Sélection télé

Samedi 28 mars

No London today

France 3 Nord Pas-de-Calais Picardie, 15 h 5 0

Voyage dans un Calais sans plage ni terrasse, filmé par Delphine Deloget. Un voyage immobile, traversé par les chansons mélos de Bollywood, les courses poursuites avec la police, les journées d’ennui. En somme, le quotidien de candidats à l’exil en Angleterre, planqués à l’arrière d’un camion ou dans le ventre d’un ferry. Et chaque jour tombe un sempiternel « No London today ».

Le Droit Chemin

France 3 Sud, 15 h 50

Le parcours difficile d’un ancien braqueur, Christian Laplanche, condamné, étudiant en geôle, obtenant licence, maîtrise et doctorat, puis enseignant le droit pénal pendant douze ans, une fois libéré. En 2003, il essuie le refus des avocats nîmois au barreau de la ville, menés par son bâtonnier. Un cas illustrant le tout-répressif, l’incohérence des peines planchers, le droit à la réinsertion, la fonction et l’intérêt du juge d’instruction, tandis que la réforme de la procédure pénale est en cours…

Catherine Ringer

Arte, 23 h 15

Extraits de sa tournée d’adieu sous le nom des Rita Mitsouko, après la disparition de Fred Chichin.

Dimanche 29 mars

Le Dernier Tango à Paris

France 3, 23 h 35

Juste un Américain en capitale, juste une femme un peu fragile. Au milieu, la visite d’un appartement, un matin d’hiver. Un appartement vide qu’ils vont remplir de transes amoureuses, d’ébats violents, en dehors de l’existence de l’un et l’autre. Marlon Brando d’un côté, Maria Schneider de l’autre (et Jean-Pierre Léaud en embuscade). Macho ici, pute et soumise là, et pas à moitié. Bertolucci signait le film, en 1972, dans la profusion et le succès des films pornos. La crudité des comportements avait de quoi brusquer.

Lundi 30 mars

France année zéro

France 5, 20 h 35

Rediffusion judicieuse d’un documentaire. Alain Moreau et Patrick Cabouat ont construit ce film sur les bases de l’année 1945, gavée de bouleversements, géographiques, politiques, idéologiques. Paris a exulté, il va déchanter, tandis que Sétif entame sa révolte. Un montage subtil d’archives, puisées dans les actualités, le fonds public américain, les archives régionales, les films amateurs, servi par un commentaire sobre, renforce ici la confrontation entre la petite et la grande histoire. 1945 se veut, se fait nouveau monde. Et dans le foisonnement du matériau, les auteurs ne s’épargnent pas d’évoquer dans ces contextes la difficulté, sinon l’incapacité, à concevoir la pensée, l’art et l’être humain comme avant-guerre ; une perception rapportée par Adorno, Roussel, ou encore Cayrol.

Les Désarrois de l’élève Törless

Arte, 20 h 45

Premier long métrage, en noir et blanc, de Volker Schlöndorff, tourné en 1966 et premier coup de maître, adapté du roman de Musil. Un portrait d’adolescents sadiques et pervers, au début du XXe siècle, annonciateur du cauchemar nazi. Également, sur la même chaîne, le mardi 31 mars, à 22 h 30, l es Trois Vies de Rita Vogt , toujours de Schlöndorff (1999), une évocation subtile du terrorisme ouest-allemand, où le réalisateur renoue avec sa veine engagée des années 1970.