Gaza, trois mois après
Depuis la fin des bombardements sur Gaza, le blocus n’a pas été desserré, paralysant la reconstruction. L’aide allouée par la communauté internationale est également bloquée, faute d’accord politique. Les négociations pour former un gouvernement palestinien d’unité nationale sont toujours dans l’impasse.
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Cela fera, ce vendredi, tout juste trois mois que l’offensive israélienne contre Gaza a pris fin. Le bilan le plus récent dont nous disposons fait état de 1 342 morts, dont 109 femmes et 318 enfants. Parmi les morts, seuls 235 auraient été tués en situation de combat. Les autres sont ce qu’il est convenu d’appeler des civils [^2]. Plus difficile est le décompte des blessés. Le chiffre de 5 300 a été avancé. Comme il est dit dans notre dossier, un certain nombre d’entre eux continuent de mourir. D’autres, handicapés à vie, seront à la charge d’une société palestinienne déjà exsangue. Côté infrastructures, trois mois après, où en est-on de la reconstruction des habitations, de la société ? La réponse à cette question est hélas trop facile. La reconstruction n’a pratiquement pas commencé. Car Israël tient toujours fermée cette prison à ciel ouvert d’un million et demi de détenus. Et l’aide promise par la communauté internationale à la réunion de Charm el-Cheikh est toujours bloquée. La raison de ce blocage est simple : la communauté internationale ne veut toujours pas traiter avec le Hamas. Hypocritement, les grandes puissances, notamment l’Union européenne, ont affirmé qu’elles reconnaîtraient un gouvernement d’unité nationale, comprenant évidemment le Hamas. Ce qui revient, une fois de plus, à désigner les Palestiniens comme responsables de leur propre malheur. Ce serait parce que le Fatah et le Hamas ne parviennent pas à former un gouvernement d’unité nationale que l’aide est bloquée. Mais s’ils n’y parviennent pas, c’est précisément parce que ladite communauté exige que le Hamas reconnaisse Israël. Cela, au moment même où le gouvernement ultradroitier de ce pays renie tous ses engagements internationaux.
Pour évoquer cette situation, et dresser un premier bilan, nous avons sollicité un journaliste palestinien de Gaza, Wissam Alhaj. À Paris actuellement, c’est lui qui a préparé ce dossier.
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[^2]: Source : Al-Mezan for Human Rights, le 7 mars 2009. 1435 morts, selon le PHCR palestinien
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