Ioulia Timochenko vise la présidence
Égérie de la révolution de 2004, la jeune et séduisante Première ministre compte bien miser sur son succès auprès de la partie la plus populaire de l’électorat pour renverser son rival, Viktor Iouchtchenko.
dans l’hebdo N° 1048 Acheter ce numéro
Le personnage central de la comédie politique qui se déroule entre les partis, le Président et sa Première ministre est sans nul doute cette dernière : la blonde Ioulia Timochenko, dont la presse populaire se demande si les magnifiques tresses qui en font une véritable « icône » ukrainienne depuis qu’elle n’est plus brune sont fausses ou vraies, autrement dit, s’il ne s’agit pas d’une superbe idée de communication pour améliorer sa popularité. Tout comme les journaux se demandent encore si elle joue pour l’Ukraine ou si elle cherche secrètement à s’entendre avec les Russes. À 44 ans, elle fut l’égérie triomphante de la drôle de révolution de 2004. Pour ajouter à ce portrait brouillé, rappelons qu’elle fut la ministre de l’Énergie de Viktor Iouchtchenko quand il était le Premier ministre de Leonid Koutchma, qu’il poussa vers la sortie en l’accusant de corruption. Ioulia fut alors, à cette époque, mise en prison, également accusée de corruption. Ce qui contribua à en faire une héroïne à laquelle il ne manquait que les meetings enflammés de la révolution.
Lors de notre dernière rencontre à Kiev elle faillit m’embrasser parce que je la comparais à Ségolène Royal. Exceptionnel, car au cours des discussions, même privées, cette femme extraordinairement séduisante qui paraît infatigable, brise rarement sa carapace. Elle est en acier, elle manœuvre plus intelligemment que son adversaire, plaît à la partie la plus populaire de la population et n’est pas près de renoncer à conquérir le poste de présidente de l’Ukraine, mais avec des pouvoirs plus étendus, qu’elle veut faire rétablir par le parlement. Sans hésiter à prétendre qu’elle garde intacts tous les idéaux de la révolution orange en expliquant qu’en politique, les femmes « sont plus professionnelles que les hommes ».