Le nouveau son de Dominique A

«J’en ai marre du son acoustique à la française, j’avais envie de synthés un peu pourris. » Dominique A présente ainsi la Musique, son nouvel album fait seul chez lui avec des claviers. Une sorte de retour aux sources, mais en bien mieux ­orchestré, pour celui qui avait été ­révélé au début des années 1990 par des chansons elles aussi bricolées ­artisanalement « à la maison ». ­Ensuite, l’auteur du Twenty-Two Bar (son tube de 1995) avait exploré d’autres territoires, s’entourant de groupes ou enregistrant avec des ­collaborateurs occasionnels. Mais son « fonctionnement solitaire » , comme il l’appelle, vient une nouvelle fois de dicter sa démarche artistique, faisant de la Musique une sorte d’autoportrait sans rajouts et donc sans tentations de détournement extérieur. Riche en mélodies, son huitième disque est à l’évidence l’une de ses plus belles réussites.

On ne peut évidemment pas parler d’album de la maturité, puisque Dominique A a toujours fait les choses de façon mature, mais on peut sans trop se risquer évoquer l’enregistrement bilan d’un récent quadra désormais apte à jeter un regard ­objectif sur ce qu’il a fait de mieux et de moins bien. Ce n’est d’ailleurs ­sûrement pas un hasard si la première chanson commence par les mots « J’ai tout essayé/j’ai pas trouvé le sens », même si cela est dit sur le ton de l’ironie.

Mais, contrairement à beaucoup de chanteurs de sa génération qui ne font que pleurer sur leurs malheurs, lui n’en reste jamais là et cherche toujours à varier intelligemment ses ambiances sonores et textuelles. Très loin du sage son acoustique à la française.