Perte de mémoire
dans l’hebdo N° 1046 Acheter ce numéro
Les portes des Archives nationales, à Paris, avaient une drôle d’allure ce jeudi 26 mars. Murées par des piles de cartons d’archives vides. Personnels administratifs, historiens, enseignants, élus de l’intersyndicale entendaient là s’opposer au projet de réforme de Christine Albanel : la suppression de la Direction des archives de France (DAF). Créée en 1897, elle devrait en effet disparaître en 2009 de l’organigramme du ministère de la Culture, dont elle était un élément constitutif lors de sa création par André Malraux en 1959. Cette décision entre dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), contre l’avis du Conseil supérieur des Archives et des comités techniques paritaires de la DAF. Celle-ci doit être absorbée par une direction générale des patrimoines qui regrouperait « l’architecture, les archives, les musées, le patrimoine monumental et l’archéologie ». Un démantèlement masqué, en somme, de ces traces palpables de la mémoire individuelle et collective, justifiant et garantissant également nos droits (nationalité, état civil, carrière, succession, propriété foncière, etc.).
Cette réorganisation, qui se combine avec des suppressions d’emplois et une baisse de moyens, constitue une perte de visibilité, de légitimité et d’autorité de la DAF dans l’organigramme de l’État, tout ce dont elle a besoin pour assurer ses missions en tant qu’animatrice du réseau des archives nationales, régionales et départementales. Officiellement, il s’agit d’économies. Qui restent cependant dérisoires (0,4 % du budget de la Culture). En réalité, c’est un affaiblissement du service public.
La Forge de Belleville
Depuis dix-sept ans, l’association La Forge de Belleville assurait la gestion bénévole des ateliers du 23-25, rue Ramponneau, dans le XXe arrondissement de Paris.
Les artistes de l’association dénoncent l’attitude la Mairie de Paris, qui a décidé de leur retirer la responsabilité de cette gestion, donc de les déloger, et ce, unilatéralement.
Contact : Annie Barel, 01 43 38 36 40.
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