La presse dans le monde
dans l’hebdo N° 1051 Acheter ce numéro
Ce dimanche 3 mai a été marqué par la 19e édition de la Journée internationale de la liberté de la presse. L’occasion de dresser un bilan de l’état des professions du secteur à travers le monde, les difficultés qu’elles rencontrent, et surtout les injustices et les violences qu’elles subissent.
En 2008, ce sont 60 journalistes qui ont été tués (les pays les plus meurtriers étant l’Irak, le Pakistan et les Philippines), tandis que les interpellations et les arrestations ont touché 673 journalistes. Des chiffres en baisse par rapport à 2007 (86 journalistes morts et 887 arrestations), qui disent non pas un recul des répressions mais témoignent de la difficulté, sinon du renoncement, à exercer son métier.
Cette Journée internationale a souligné les problèmes de censure. En Irak, où l’armée américaine se réserve le droit d’informer à son gré, idem à Gaza, où il est très difficile d’entrer, en Chine, année des Jeux olympiques, en Birmanie, théâtre des exactions de la junte militaire. Aux attaques perpétrées contre la presse traditionnelle se sont ajoutées celles tournées vers la presse en ligne et les blogueurs. Le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF) fait état de 1 740 sites d’information fermés ou suspendus en 2008 (et 59 interpellations). À l’occasion de cette 19e édition, RSF s’est particulièrement mobilisé pour la libération de trois femmes journalistes « prises en otages ». Deux Américaines, Laura Ling et Euna Lee, reporters à la chaîne Current TV, incarcérées pour espionnage en Corée du Nord depuis le 17 mars dernier ; et Roxana Saberi, Irano-Américaine, condamnée le mois dernier à huit ans de prison ferme, également pour espionnage. C’est tout simplement la liberté d’informer qui est considérée ici comme de l’espionnage. Et ce sont là trois cas parmi d’autres, à Cuba, en Érythrée, en Azerbaïdjan, au Sri Lanka…Toujours sélectif et orienté, RSF n’est guère sensible aux atteintes aux libertés dans les pays occidentaux.
Pour célébrer cette Journée, Politis a fait le choix d’aller à la rencontre d’un kiosquier. L’un des maillons de la chaîne indispensables à l’information.