Le Silence de Lorna

Outre le film magnifique de Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui raconte l’histoire de l’« humanisation » d’une jeune Albanaise complice d’un meurtre, et qui a révélé, lors de sa présentation l’an dernier à Cannes, une comédienne, Arta Dobroshi, le DVD, édité par Blaq Out, contient un entretien des cinéastes avec la réalisatrice Solveig Anspach, qui leur propose un certain nombre des réflexions suscitées en elle par le Silence de Lorna. Le DVD reprend également le film de Jean-Pierre Limosin consacré aux frères dans la célèbre collection « Cinéastes de notre temps », tourné en 2006, quand ils venaient de terminer l’Enfant (qui précède le Silence de Lorna ). Ils y évoquent notamment la manière dont ils filment les comédiens, suivant leur corps en permanence, reconnaissant là l’influence du néoréalisme. Ils expliquent aussi pourquoi certaines des répliques de leurs personnages sont précédées d’un silence : quand leur conscience morale s’éveille, même si, dans les mots, rien n’en est dit. Le silence est là pour en attester. Les frères Dardenne ont décidément une haute intelligence de ce qu’ils font.