Les ondes apaisées ?
Les débats sur la téléphonie mobile pourraient aboutir à quelques avancées.
dans l’hebdo N° 1053 Acheter ce numéro
Le Grenelle de la téléphonie mobile, dont la restitution finale est prévue pour le 25 mai, s’est achevé sans que personne ne quitte la table de discussion. Un mini-succès, tant le climat était électrique jusqu’à la veille de l’ouverture des débats, fin avril, entre des anti-antennes relais et des pro-opérateurs qui ne s’étaient encore jamais réunis.
Les accrochages n’ont pourtant pas manqué. Comme c’était prévisible, le débat scientifique sur la nocivité potentielle des antennes-relais (troubles neurologiques, malades électrosensibles, etc.) est passé à la trappe, renvoyé à la fin de l’année. Ultime esquive la semaine dernière, quand la présidence du Grenelle a constaté l’absence des contradicteurs désignés par les associations, officiellement invités… deux jours auparavant ! Le Grenelle des ondes a donc gentiment glissé sur le terrain social : comment prendre en charge les problèmes attribués aux antennes…
Cependant, les propositions du président Jean-François Girard (ancien directeur général de la santé), soumises mercredi à l’approbation de la cinquantaine de délégués, recèlent quelques avancées.
Tout d’abord, une série de recommandations destinées à protéger les jeunes utilisateurs de mobiles devrait être adoptée : interdiction de la promotion de l’usage de mobiles pour les moins de 12 ans, développer des appareils imposant l’usage du kit oreillette et des offres « textos exclusifs », etc. Elles confirment et enrichissent les propositions comprises dans le projet de loi « Grenelle 2 ». Pourrait s’y ajouter une batterie d’opérations pour sensibiliser tous les publics aux précautions d’utilisation du mobile – campagne sanitaire, messages d’avertissement, etc.
Plus inattendu : les associations semblent avoir gagné une bataille culturelle sur le terrain le plus savonneux, celui des antennes-relais. Les ultimes débats ont en effet révélé, sur le point épineux des niveaux de rayonnement électromagnétique, un fort isolement des opérateurs : leur ligne de défense –maintien des seuils de 41 à 61 volts par mètre (V/m), réglementaires mais obsolètes – apparaît aujourd’hui comme intenable, alors qu’émerge une option encore improbable il y a peu : la définition (ultérieure) d’un seuil « le plus bas possible », peut-être proche du 0,6 V/m réclamé par les associations et qui a déjà été expérimenté à l’étranger.
Autres propositions en discussion : une réforme des mesures de champs électromagnétiques pratiquées par l’Agence nationale des fréquences (ANFR), base du contrôle et de l’information sur l’exposition du public aux ondes ; et la recherche d’une méthode de concertation locale accrue sur les futurs déploiements d’antennes.