Faire cercle autour des sans-papiers

À la veille des élections européennes, des « cercles de silence » ont lieu dans plusieurs villes de France pour dénoncer les conditions de détention des sans-papiers.

Fanny Derrien  • 4 juin 2009 abonné·es

Pendant une heure, debout, côte à côte, des retraités, de jeunes mères, des étudiants et des couples fixent en silence la lampe placée au centre de leur cercle sur la place du Palais-Royal, à Paris. Objectif : exprimer leur indignation face aux « traitements inhumains et dégradants » infligés aux sans-papiers. Mardi 26 mai, ils sont des milliers à avoir participé dans toute la France à ces « cercles de silence » : une mobilisation destinée à interpeller les têtes de liste aux élections européennes.

Initié par les franciscains de Toulouse fin 2007, ce mouvement citoyen réunit chaque mois près de 10 000 personnes, soit 140 cercles. Pour Alain Richard, un des fondateurs, c’est l’absence d’affiliation politique et la nature non-violente de ces rassemblements qui expliquent leur succès auprès du public. « Les gens sont sensibles à cette démarche qui leur permet de se retrouver face à leur conscience plutôt que face à des slogans. » Une approche en douceur, qui suscite souvent par la suite un engagement plus important.
Ce mode d’action n’a pourtant pas été adopté facilement par les militants associatifs. « Il m’a fallu deux ou trois mois pour convaincre les adhérents du Réseau ­éducation sans frontières que se taire ne signifie pas ne rien avoir à dire » , raconte Marie-Odile Mougin, organisatrice du ­cercle de Paris.
Aujourd’hui, les cercles sont soutenus par de nombreuses organisations qui partagent toutes une certitude : les lois ne sont respectées que si elles sont portées par l’opinion publique. Pour changer les choses, il faut donc d’abord convaincre les gens. Aux passants qui trouvent parfois cette initiative un peu vaine, Marie-Odile Mougin répond, en souriant, « il y a toujours une goutte d’eau décisive qui fait déborder le vase ».

Société
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