Santé : La rentabilité à tout prix
Médecins et patients s’inquiètent de la fermeture du laboratoire d’analyses du centre médical de Bagneux.
La pétition, les tracts et les rassemblements n’ont pas suffi. Le laboratoire d’analyses du centre municipal de santé de Bagneux (Hauts-de-Seine) va fermer. Trop coûteux, estime la mairie. Indispensable, estiment ses défenseurs. Les prélèvements se feront toujours au centre médical, mais le traitement sera externalisé. La municipalité ne veut plus assumer le déficit annuel de 80 000 euros que représente ce service. « Sur les six centres municipaux de santé qui possèdent un laboratoire en Ile-de-France, seul le notre fonctionne en totale autonomie , se défend Marie-Hélène Amiable, députée-maire communiste de Bagneux. C’est très difficile à gérer. Les autres ont tous procédé à des regroupements. Cette fermeture n’aura aucune incidence sur la population » , assure-t-elle.
Pourtant, au centre municipal de santé, le personnel s’inquiète. « Avec cette externalisation, on ne pourra plus s’occuper de certains cas urgents, ceux qui nécessitent une analyse de sang ou d’urine rapide » , déplore Roberto Maeso, un des médecins généralistes. « Il n’y aura plus de discussions entre les médecins et les biologistes sur la situation des patients, ces derniers n’auront plus d’explications sur leurs résultats d’analyses, ils les recevront tels quels, scellés dans une enveloppe » , ajoute Christine Dadoun, la directrice du laboratoire. Elle sera licenciée, ainsi qu’une de ses deux techniciennes. La fermeture du laboratoire a été votée lors du dernier conseil municipal, le 27 mai. Le personnel du centre avait pourtant proposé des solutions, comme l’extension des horaires d’ouverture, pour réduire le déficit du laboratoire. « On a étudié la faisabilité de leurs propositions, mais elles n’apparaissaient pas satisfaisantes » , explique la maire. Au centre municipal de santé, on craint que d’autres services soient menacés de fermeture. De son côté, Marie-Hélène Amiable assure qu’elle continuera à investir dans la santé publique. La fermeture du laboratoire devrait permettre l’embauche d’une infirmière pour les soins à domicile, d’une aide-soignante et d’une secrétaire supplémentaire au centre médical. De nouvelles prestations sûrement moins coûteuses.