Cap sur les régions
Les Verts et Europe Écologie veulent reproduire la formule gagnante des européennes.
dans l’hebdo N° 1059 Acheter ce numéro
Le 4 juillet, les écologistes donnent rendez-vous à tous leurs sympathisants (militants encartés, membres du réseau Europe Écologie, etc.) pour fêter officiellement le succès des européennes. Mais le rendez-vous de samedi [^2] est aussi une grande réunion de travail, présentée comme un premier jalon vers une nouvelle écologie politique à la française : chez les Verts comme à Europe Écologie, on entend marquer qu’il y a un « avant » et un « après » le 7 juin 2009. Les Verts ont décidé à l’unanimité, lors de leur dernier conseil national (13 juin), de prendre le risque d’ouvrir le parti à la mouvance créée par la campagne de la liste Europe Écologie, et qui revendique 15 000 sympathisants.
Le projet, pour le moment, se résume à une aspiration un peu incantatoire : poursuivre le rassemblement, sans le fossiliser autour des têtes de listes européennes. Entre bon sens et équilibrisme : les Verts voudront éviter de remettre subrepticement leur avenir entre les mains des personnalités qui ont brillé sous les feux de la rampe le 7 juin – Cohn-Bendit, Joly, Bové, etc. « Toute l’astuce sera d’inventer des structures fortes et souples, traduit Jean-Louis Roumégas, l’un des porte-parole des Verts, pour permettre d’inclure les nombreuses personnes qui souhaitent simplement être “associées” et pas encartées. »
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À la manœuvre, un « Comité d’animation et de pilotage » très paritaire d’une quarantaine de personnes, regroupant le collège exécutif des Verts, les eurodéputés, les parlementaires nationaux ainsi que deux personnalités désignées par Europe Écologie dans chacune des huit « eurorégions ».
Bien que les écologistes n’en conviennent pas explicitement, les élections régionales de mars prochain sont les bienvenues. Suffisamment proches pour profiter de la dynamique enclenchée, et au format adapté au projet écologiste : une déclinaison des européennes, avec ses scrutins locaux auxquels ils tenteront de donner une cohérence nationale. Dès le 4 juillet, les militants seront donc invités à embrayer pour les régionales sur le modèle qui a fonctionné en eurorégions, en conservant un esprit d’ouverture, indique Jean-Louis Roumégas, *« car beaucoup de personnes frappent à notre porte ».
Cette articulation parti-mouvement souhaite également prendre l’initiative de mobilisations citoyennes, rôle que les Verts ne sont jamais parvenus à jouer. Là encore, le calendrier leur offre une belle occasion, avec pour ballon d’essai le très important sommet climatique de Copenhague de décembre, où ils comptent pousser des revendications ambitieuses.