Du neuf sur les docs
Festival de documentaires, Sunny Side, à La Rochelle, a tenu sa vingtième édition. Diffuseurs et producteurs s’y sont rencontrés dans un contexte difficile.
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En termes de festivals du documentaire, celui de Biarritz, le Fipa, au cœur de l’hiver, s’est imposé depuis quelque vingt ans comme un rendez-vous incontournable, vitrine internationale de la production, lieu de rencontres avec le public aussi, présentant des œuvres au parcours et à l’avenir aléatoire. Certaines sont acquises par les chaînes, la plupart restent à quai.
Sur la même façade Atlantique, plus au nord, à La Rochelle, s’est tenu du 23 au 26 juin un autre événement international, moins un festival qu’un marché du film, le Sunny Side of the doc, vingtième édition. Également ouvert au public (projection d’une dizaine de films déjà diffusés et d’autres en avant-première).
La Rochelle est surtout l’occasion de rencontres et d’échanges entre diffuseurs et producteurs. Un exercice de séduction, de conviction auprès des décideurs, où l’on observe, dans un marché au ralenti, combien la crise favorise la coproduction internationale. Se sont côtoyés cette année 281 décideurs et acheteurs, 110 chaînes de télévision, 443 sociétés exposantes et 45 pays.
Sunny Side of the doc est aussi le moment choisi par les chaînes pour présenter leur rentrée documentaire. Pas vraiment de tendance qui se dégage ici, sinon celle de la vitalité du genre. Canal + a ainsi avancé quelques œuvres aux tonalités écologiques et humanistes : le sushi et l’exploitation du thon, la journée de la paix orchestrée par Jeremy Gilley, 24 heures à Berlin en 1989, les désobéissants…
Avec 42 % de ses programmes réservés au documentaire, toujours à la pointe du secteur, développant un peu plus les nouvelles écritures du web, les volets scientifiques et culturels, Arte fera la part belle à la chute du mur de Berlin, outre quelques films consacrés aux affaires criminelles à Las Vegas, aux mères palestiniennes incarcérées et aux « Yes Men », ces cravatés déconneurs, forts de leurs canulars visant et dérangeant les hautes sphères économiques.
De son côté, France Télévisions annonce un documentaire en prime time chaque semaine sur France 3, un espace société et histoire contemporaine sur France 5, une nouvelle case nature le dimanche sur France 2. La même chaîne diffusera début septembre une fresque de la Seconde Guerre mondiale, avec Apocalypse (de 1933 à 1945), série documentaire de 6×52 minutes, réalisée par Isabelle Clarke, constituée exclusivement d’images d’archives (dont 50 % sont inédites). Une rentrée très attendue en somme, à l’intérieur même des remous de France Télévisions.