La clandestinité devient un délit
dans l’hebdo N° 1061 Acheter ce numéro
Il l’avait promis, il l’a fait. Ne rechignant pas devant la surenchère sécuritaire, le gouvernement de Silvio Berlusconi a fait voter par le Parlement son « paquet » de mesures « pour la sécurité des Italiens » , dont la plus commentée est de faire de la « clandestinité » un délit pénal à part entière, passible d’une amende allant jusqu’à 10 000 euros avant expulsion immédiate. Quant aux sans-papiers interpellés dont on ne connaît pas l’identité, ils seront placés en centres de rétention, désormais intitulés « d’identification et d’expulsion » , où ils pourront être détenus jusqu’à six mois.
Le Vatican lui-même a vivement désapprouvé cette nouvelle législation par la voix de Mgr Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour les migrants, qui a estimé qu’elle ne provoquerait que de la « douleur » et allait encore davantage « criminaliser et diaboliser les nombreux étrangers qui arrivent en demandant simplement de l’aide ».
Quant à Adriano Sofri, éditorialiste du quotidien la Repubblica et ancien leader gauchiste en 1968, il s’est écrié : « L’Italie est encore plus méchante maintenant. » Que dire de plus ?
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