84 ans et 27 voix d’écart
dans l’hebdo N° 1071 Acheter ce numéro
Il a manqué 27 voix à la liste d’union de la gauche conduite par le communiste unitaire Michel Nouaille pour reprendre dimanche la ville de Corbeil-Essonnes, conquise en 1995 par l’avionneur Serge Dassault, 84 ans. Pourtant, au premier tour, la gauche qui se présentait en trois listes séparées totalisait 51 % des suffrages. La fusion entre la liste « Corbeil-Essonnes c’est vous ! », soutenue par le PCF, le Parti de gauche, le NPA, Lutte ouvrière et l’association « La Villensemble », arrivée en tête, et celles du PS et des Verts s’est faite sur la base du résultat obtenu par chacune au premier tour. Sans toutefois intégrer les anciens adjoints et colistiers de Dassault qui figuraient sur la liste du PS. Fallait-il rassembler jusqu’à la droite pour battre Dassault ? Manuel Valls le pense. Ou dénoncer plus frontalement que ne l’a fait Michel Nouaille le système Dassault ?
Celui-ci affichait cyniquement sa revanche, dimanche, sur le Conseil d’État, qui avait déclaré inéligible le milliardaire, lui reprochant d’avoir acheté des voix en 2008. « C’est la quatrième victoire de M. Dassault contre les communistes » , déclarait Jean-Pierre Bechter, la tête de liste UMP, à l’issue d’une campagne d’une violence inédite – Staline, le couteau entre les dents, a fait sa réapparition sur les tracts de la droite. Et à ceux qui lui demandaient qui sera maire, cet employé de l’avionneur a répondu : « M. Dassault, évidemment. Il fera tout et je ferai le reste. »
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