Les luttes sociales, c’est écolo
Le concept d’écologie populaire veut ancrer durablement les questions environnementales dans les mouvements de transformation sociale.
dans l’hebdo N° 1071 Acheter ce numéro
« Dans les représentations d’un grand nombre de personnes, l’attitude écolo, cela coûte de l’argent » , explique Hedi Bouderbala, sociologue de l’association toulousaine les Amis d’Averroes. Dans de nombreux mouvements politiques ancrés à gauche, on dissocie d’ailleurs fréquemment les inégalités sociales de la problématique environnementale.
« Quand on parle écologie dans les quartiers populaires, on entend souvent : “L’écologie, c’est pour les autres ; pour nous, c’est la survie.” Alors on s’est posé la question suivante : pourquoi les premières victimes de la question écologique sont-elles celles qui en sont le plus éloignées ? », raconte François Simon, du groupe politique Alternative en Midi-Pyrénées, organisateur de la Semaine avec le mouvement parisien Zone d’écologie populaire (ZEP) et les Amis d’Averroes. Ils ont structuré les débats autour des problèmes de santé liés à la qualité des logements et à la malbouffe. On a également discuté de transports urbains, d’aménagement de la ville et de jardins collectifs. Le but étant de trouver « l’articulation entre le combat contre les inégalités sociales et la question environnementale, qui ne se résume pas à une préoccupation de bobos urbains », selon Hedi Bouderbala.
Cette rencontre réanime ainsi le vieux rêve de militants écolos de faire entrer l’écologie dans les quartiers populaires, afin de l’ancrer dans un large mouvement de transformation sociale. François Simon se félicite de la profusion d’idées et de projets qui sont nés durant la semaine : « Cette dynamique se trouve renforcée par cette notion d’écologie populaire qui donne un cadre, un sens commun à toutes ces initiatives. »
Tous souhaitent reconduire la Semaine l’an prochain et surtout créer une structure permanente afin que la thématique puisse être reprise à l’échelle nationale.