Manque d’énergie pour les renouvelables
Malgré les recommandations de leur Fédération, très peu de parcs régionaux ont mis en place des programmes relatifs au solaire voltaïque ou à l’éolien.
dans l’hebdo N° 1071 Acheter ce numéro
Alors que la Fédération des parcs naturels régionaux prône officiellement et fermement le recours aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables, les parcs lancés dans ces expériences ne représentent pour l’instant qu’une petite minorité. Une dizaine ont mis en place un schéma de recours au solaire voltaïque ; une dizaine, souvent les mêmes, ont élaboré un schéma éolien ; et onze ont organisé une filière vouée à l’écoconstruction. Deux parcs, celui du Haut-Languedoc et celui de Loire-Anjou-Touraine, présidé par un ancien Vert, Jean-Michel Marchand, ont réussi à se consacrer aux trois filières en même temps.
Dans ce dernier, le plus volontariste en direction des énergies renouvelables, on procède à un recensement des possibilités, puis les données sont fournies aux communes, leur permettant ainsi de déterminer les conditions optimales d’un développement. Pour l’éolien, les préfets ont comme consigne de solliciter l’avis du parc avant de délivrer les permis de construire. Mais, limite déjà évoquée, les équipes du parc n’ont pas le pouvoir de passer outre le refus ou le manque d’intérêt des maires et conseils municipaux, soumis à la pression d’associations de résidents, souvent des résidents secondaires.
Au cours de la discussion qui a réuni les partisans et acteurs de l’innovation énergétique dans les parcs, Vincent Jacques Le Seigneur, responsable de l’Institut français de l’énergie solaire de Grenoble, a rappelé que la France avait hélas perdu l’avance technologique développée dans ce domaine dès la fin des années 1970, et « qu’il ne faut jamais oublier que le solaire voltaïque ne se justifie que dans la proximité » , condamnant les projets démesurés de centrales solaires. Il a été rejoint sur ce point par Bernard Chevassus-au-Louis, ancien de l’Inra et président du conseil scientifique du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui a rappelé que « parler énergie, ce n’est pas seulement discuter d’énergie, mais surtout organiser le débat sur ce que l’on fait de cette énergie ».
Mais ce langage n’est pas encore dominant dans les parcs naturels régionaux, dont de nombreux responsables ou composantes ne raisonnent qu’en termes de raccordement au maillage de la distribution, sans envisager la façon dont peuvent s’organiser des autonomies énergétiques locales ou régionales.