Objectifs ambitieux
La plate-forme Urgence climatique, justice sociale a interrogé les partis de gauche et écologistes.
dans l’hebdo N° 1077 Acheter ce numéro
Au-delà des positions de principe lapidaires, que pense-t-on des grands enjeux liés au dérèglement climatique, alors que le sommet de Copenhague se conclura dans un mois ? La plate-forme Urgence climatique, justice sociale (UCJS) a interrogé PS, PC, Verts, NPA, PG, Fédération (Fase) et Objecteurs de croissance (OC). Les résultats ont été communiqués lors d’une conférence de presse tenue hier. Le PS n’avait pas rendu de copie, mais il devait envoyer Laurence Rossignol, sa secrétaire nationale à l’environnement. Quant au PC, également présent, « il n’est pas parvenu à écrire un texte », signale l’UCJS. Voici la teneur des réponses « papier » des autres.
Copenhague. Tous défendent des objectifs haut de gamme (et inaccessibles en l’état…) : de fortes réductions d’émissions au Nord (au moins 40 %), la reconnaissance de la « dette climatique » envers le Sud, qui doit bénéficier d’une forte solidarité. OC délégitime cependant par avance le sommet : « Nous n’attendons pas de bonnes solutions des États et de la gouvernance mondiale. »
Quelles mesures prioritaires ? Verts, PG et Fase (aux positions les plus proches) et NPA répondent « stratégie globale, aborder tous les grands fronts » ; cependant, OC et NPA appellent à changer de cadre, par des ruptures profondes avec le système capitaliste et productiviste.
La solidarité avec le Sud. Le socle commun attendu : reconnaissance de la dette écologique, refus ou limitation forte des mécanismes permettant au Nord de se défausser de ses obligations par des interventions dans le Sud, qui doit être fortement aidé, dans le respect de sa souveraineté. Plus originales sont certaines priorités : aider les pays renonçant à l’exploitation de ressources afin de protéger le climat (Fase), démanteler les exportations alimentaires néfastes (PG), mettre à bas la Françafrique (OC). NPA et OC insistent sur le rejet de la mondialisation.
Ce sont finalement les outils carbone qui clivent le plus. Verts et Fase privilégient clairement le recours à une taxe carbone, socialement juste et touchant toutes les énergies ; mais conviennent de l’utilité de fixer un prix au carbone pour l’échange de titres d’émission, qui doit être très encadré (plafonds de quotas, etc.). En revanche, NPA, PG et OC ne veulent pas d’une marchandisation du carbone. Pour le PG, la lutte climatique passe par « une nouvelle répartition des richesses et la réduction des inégalités sociales » . Le NPA insiste sur la remise en cause du capitalisme et veut plutôt taxer les profits des multinationales et les transactions financières pour financer des projets sociaux et écologiques. Pour les Objecteurs de croissance, l’idée même d’un recours à un mécanisme économique de plus est un nouveau fourvoiement.