Pour éviter les dérives
dans l’hebdo N° 1078 Acheter ce numéro
Nous sommes conscients que le mouvement des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) est en partie informel. Mais si l’Alliance Provence et d’autres coordinations régionales ont souhaité inventer une structure, c’est qu’il est apparu nécessaire d’aider les producteurs et les consommateurs, ne serait-ce que pour peser en région sur les décideurs et sur les chambres d’agriculture. Il ne faut pas oublier que le mot Amap est une marque déposée depuis plusieurs années et qu’il ne doit pas être possible de l’utiliser n’importe comment, notamment de façon commerciale.
La charte, qui sert de garde-fou éthique et prévoit une production bio et la solidarité, est d’ailleurs déposée avec cette marque. Nous devons éviter les dangers de l’isolement, mutualiser les expériences, régler toutes les questions juridiques, s’enrichir des échecs ou des réussites. D’où cette première réunion dans la Drôme. Il ne s’agit pas de mettre en place une structure rigide, mais de faire en sorte que nous puissions penser, exister face aux dérives et face aux pouvoirs publics, organiser des campagnes sur les OGM ou sur la solidarité, etc.
Si nous avons pu obtenir que le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, mette en place un plan pour encourager les circuits courts, c’est parce que plusieurs alliances régionales se sont unies pour servir d’interlocuteurs. Nous avions un correspondant dans son cabinet. Malheureusement, son successeur ne s’intéresse pas à nous, peut-être parce que toute l’énergie du ministère est tournée vers la résolution de la crise agricole, alors que nous sommes une partie de la solution.
Je sais bien que certaines Amap à tendance libertaire réagissent brutalement à notre projet parce que l’autonomie fait partie de l’histoire récente des Amap, mais il ne s’agit pas de mettre en place une superstructure, juste de s’organiser, en respectant le principe de subsidiarité, pour que les Amap ne soient pas détournées. Ce n’est pas un fantasme mais une réalité que l’on peut déjà sentir sur Internet. Le risque de récupération par le commerce existe.