Prix Wepler

Les « grands » prix littéraires ayant fait globalement preuve d’un discernement inhabituel, le prix Wepler-Fondation La Poste, qui se distingue chaque année par la pertinence de son choix, ne pouvait, cette année, être en deçà. Le jury (constitué de libraires, de lecteurs, de critiques, et renouvelé chaque année) s’est montré à la hauteur en récompensant Lyonel Trouillot pour Yanvalou pour Charlie, paru chez Actes Sud. Ce prix vient rendre justice à l’un des plus grands écrivains haïtiens que les prix « officiels » en France ont jusqu’ici ignoré, alors que le Médicis est allé il y a quelques jours à Dany Laferrière, lui aussi haïtien, pour l’Énigme du retour (Grasset). Surtout, il distingue un livre d’une très grande force qui raconte l’histoire, par l’intermédiaire de quatre narrateurs, d’un groupe d’enfants devenus malfaiteurs. « Dans Yanvalou pour Charlie, écrivions-nous à sa sortie, Lyonel Trouillot a mis sans doute beaucoup de sa révolte à voir des enfants ainsi délaissés dans le pays qui est le sien ; […] À sa façon, sans lyrisme, Yanvalou pour Charlie continue à chanter une idée trop souvent piétinée : la fraternité. » La mention spéciale du jury revient à Hélène Frappat pour Par effraction, paru aux éditions Allia.