Actualité brûlante

À l’occasion du sommet de Copenhague, « Le Dessous des cartes » analyse les enjeux politiques du réchauffement climatique.

Jean-Claude Renard  • 3 décembre 2009 abonné·es

Veille de conférence de l’ONU consacrée au climat. C’est là un numéro exceptionnel du magazine géopolitique « Le Dessous des cartes », présenté par son chef d’orchestre, Jean-Christophe Victor, depuis maintenant dix-neuf ans. Comme à son habitude, avec la complicité du Laboratoire d’études politiques et d’analyses cartographiques (Lépac), son réservoir de pensées tourné vers la recherche appliquée, il déploie un phrasé précis. Sujet, verbe, complément. Ses credo : la pédagogie, la démonstration. Des lignes, des colonnes, une succession de ­chiffres, des cartes qui parlent.

En préambule, Jean-Christophe Victor revient les accords de Rio de Janeiro, en 1992, concluant alors sur trois axes : le principe de précaution, le principe de responsabilité (tous concernés mais tous ne sont pas responsables de la même manière dans les émissions des gaz à effet de serre) et le principe du droit au développement (les pays pauvres doivent avoir accès aux ressources nécessaires à leur essor). Cinq ans plus tard, le protocole de Kyoto fixait des objectifs quantifiés de réduction des gaz à effet de serre pour les pays riches et en transition, et des contraintes pour tous les signataires du protocole. « Si contraignantes que le protocole est entré en vigueur seulement en 2005, ratifié par 55 pays totalisant un peu plus de la moitié des émissions. » Objectif, entre 2008 et 2012 : 5,2 % de réduction par rapport à 1990. Ce qui d’emblée s’annonce « insuffisant ».

En avant-propos à Copenhague, Jean-Christophe Victor pointe les difficultés à avoir des mesures correctes, l’impossibilité des sanctions, les intérêts nationaux, le court terme, la nécessité de l’adhésion des pays retors (les États-Unis et la Chine), les disparités entre les pays en développement (la Chine, encore, étant le premier pollueur au monde, ne subissant aucune contrainte)… « Quels nouveaux objectifs, quelles sanctions, et pour qui ? Pourra-t-on raisonner planète et génération plutôt qu’État ? Partant, il vaudrait mieux pas d’accord du tout plutôt qu’un mauvais accord, fait de compromis. »

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