Couvre-feu niçois
dans l’hebdo N° 1080 Acheter ce numéro
Un couvre-feu, c’est un peu comme un débat sur l’identité nationale, c’est toujours mieux d’en lancer un en période préélectorale. Christian Estrosi, ministre de l’Industrie et maire de Nice, a justement décidé un couvre-feu pour sa ville jusqu’au… 31 mars ! Pas de mineurs donc, dans les rues de Nice, entre 23 h et 5 h les nuits de mardi, vendredi, samedi et pendant les vacances scolaires. Entrée en vigueur le 4 décembre, cette mesure s’est soldée par un fiasco les deux premières nuits, où aucun mineur n’aurait été arrêté. « Cette opération n’est pas répressive mais préventive » , a souligné Benoît Kandel, premier adjoint au maire. Christian Estrosi se défend de vouloir « traquer les mineurs délinquants » , mais, début novembre, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, avait lancé l’idée d’instaurer des couvre-feux « ciblés » . Et un nouveau fichier serait en cours de création pour « identifier les familles dont les enfants traînent le soir » . À Nice, des sanctions à l’égard des parents concernés sont prévues. Problème : les forces de l’ordre en faction la nuit dans la ville sont en sous-effectif. Le couvre-feu serait donc inapplicable d’après des syndicats policiers. Question : à quoi sert-il ?
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