Des obstacles immenses
dans l’hebdo N° 1080 Acheter ce numéro
Alors que les principaux pays industrialisés devaient réduire leurs émissions de 6 à 8 % entre 1990 et 2012, leurs performances actuelles s’étirent entre -6 % (UE) et +35 % (le Canada). L’hétérogénéité de ces trajectoires plombe les nouvelles prises d’engagement pour 2020. Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a fixé entre 25 et 40 % les réductions nécessaires pour stabiliser le climat. La négociation qui s’engage à Copenhague sera ainsi plus difficile que celle de Kyoto.
La consistance des engagements des pays industrialisés détermine ensuite le niveau d’atténuation des émissions des pays émergents. Et il a fallu attendre que les États-Unis annoncent une réduction de 17 % entre 2005 et 2020, et de 42 % d’ici à 2030, pour que la Chine propose de réduire son intensité carbone (ses émissions par unité de PIB) de 40 à 45 % d’ici à 2020.
Plus globalement, la nécessité démontrée par le Giec de limiter le réchauffement à seulement 2 °C fait peser une obligation sur tous les pays, y compris ceux en développement. Or, ceux-ci ne peuvent avancer vers un accord que s’ils ont la perspective tangible d’un développement réussi. Hélas, cette voie de développement à bas niveau de carbone n’est pas prête, et bien peu de travail a été engagé pour cela vis-à-vis des pays les plus pauvres.
La négociation sera d’autant plus en panne que les États-Unis refusent non seulement le protocole de Kyoto, mais tout cadre juridique contraignant. Personne ne sait donc aujourd’hui quel sera le débouché des textes de négociation. À cela, il faut ajouter les incertitudes sur les transferts financiers Nord-Sud en ces temps de crise financière et de lourd endettement des États industrialisés. Or, seul un fort soutien aux investissements dans les pays en développement serait de nature à tracer la voie d’une nouvelle stratégie de développement.
Le compte à rebours de la dégradation du climat impose de croire que les chefs d’État et de gouvernement pourront, dans la phase finale de négociation, le 18 décembre, trancher dans le sens d’un acte historique et ouvrir la voie à un nouveau traité.