Israël-Hamas : intenses négociations
Alors que la libération du jeune Franco-Israélien Gilad Shalit se précise, la situation de Salah Hamouri doit être rappelée.
dans l’hebdo N° 1080 Acheter ce numéro
Tout Israël se passionne ces jours-ci pour le sort du soldat franco-israélien Gilad Shalit, détenu depuis plus de trois ans par le Hamas dans la bande de Gaza. Sa libération, annoncée plusieurs fois comme imminente, devrait se faire sous quinze jours en échange de l’élargissement d’au moins 450 prisonniers palestiniens. Certaines sources parlent de mille prisonniers, dont la moitié serait choisie par Israël. Mais, selon le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, les contretemps résultent du « manque de souplesse » des négociateurs israéliens. Le Hamas a affirmé, de son côté, que les conditions imposées par Israël pour élargir certains prisonniers palestiniens bloquent l’accord en vue pour la libération de Gilad Shalit. Dans un entretien à Al-Hayat, un quotidien panarabe basé à Londres, un responsable du Hamas affirme que les discussions butent sur trois points principaux : l’opposition israélienne à la libération de 50 parmi les 450 prisonniers palestiniens ; Israël refuse aussi de libérer 22 détenus, Palestiniens de nationalité israélienne ; il exige en outre que 130 parmi les Palestiniens libérés soient aussitôt expulsés des territoires palestiniens vers l’étranger. Des conditions sur lesquelles le Hamas ne veut pas céder. Preuve cependant que l’on est peut-être tout près d’une issue, quatre médecins français auraient, selon Al-Hayat , été autorisés par le Hamas à examiner Gilad Shalit. Sans davantage de précision.
Un autre débat porte sur le sort du dirigeant du Fatah, Marwan Barghouti. Selon le député israélien Daniel Ben Simon, celui-ci ferait partie des libérés. Ce que nie le ministre israélien des Affaires étrangères et leader de l’extrême droite, Avigdor Lieberman. Barghouti, symbole de l’Intifada, emprisonné en Israël depuis 2002, et condamné à la prison à vie par un tribunal militaire, est évidemment un enjeu politique de première importance. Sa libération pourrait permettre aux Palestiniens de retrouver un leadership qui fait défaut aujourd’hui à leur tête. On comprend dans ces conditions que le débat fasse rage au sein du cabinet israélien. Pour Daniel Ben Simon, la seule question est de savoir si Marwan Barghouti sera immédiatement expulsé vers l’étranger, ou s’il sera libre de ses mouvements en Cisjordanie.
À la suite de ces informations, Jean-Claude Lefort, président de l’Association France Palestine solidarité et animateur de la campagne pour la libération du jeune Franco-Palestinien Salah Hamouri, a estimé que cela confortait une exigence « à la fois digne et responsable : si l’État français, qui en a les moyens, fait le nécessaire, il peut obtenir la libération de Salah Hamouri, qui a déjà purgé près de cinq ans de prison » . « Il serait incompréhensible , dit-il, que la France, qui exige fortement la libération de l’un – Gilad –, ne fasse pas de même pour Salah. »