Le NPA divisé en trois

Les deux courants qui se prononcent contre les listes communes avec le Front de gauche donnent à la direction du NPA une nette majorité. Mais la motion unitaire enregistre une poussée importante.

Michel Soudais  • 10 décembre 2009 abonné·es

Le Nouveau Parti anticapitaliste approuve le refus de sa direction d’aller aux élections régionales sur des listes communes avec le Front de gauche. Mais est-il encore gouvernable ? Le conseil politique national du parti d’Olivier Besancenot aura la difficile tâche, ce week-end, de dégager un accord majoritaire sur ce scrutin alors qu’aucune des trois orientations soumises au vote de ses adhérents n’a obtenu la majorité des 4 500 adhérents qui se sont exprimés sur les 8 000 membres à jour de cotisations, selon le NPA.
La première position (A), signée notamment par Olivier Besancenot et Pierre-François Grond, se prononce contre tout accord de gestion des exécutifs régionaux avec le PS et Europe Écologie, empêchant de facto une alliance nationale avec le Front de gauche, mais pour « poursuivre la politique de rassemblement dans les régions » , au cas par cas donc. Elle a obtenu 36,3 % des suffrages. La position B, qui réclame d’entrer « directement » en campagne et refuse les « fusions techniques » ou « démocratiques » des listes de gauche, a recueilli 28,5 % des voix. Enfin 31,5 % des voix se sont portées sur la position C, soutenue par Yann Cochin (courant Convergences et alternative) et Leila Chaïbi (membre de la direction), favorables à des « listes unitaires » de la gauche de gauche.

Entre cette poussée des unitaires, qui gagnent 15 points depuis le congrès fondateur de février, et la percée des tenants d’une ligne identitaire et anti-électoraliste, la synthèse ne sera pas aisée. Consciente du « désaveu » que les militants lui ont infligé, la direction du mouvement envisage d’acter l’impossibilité d’un accord avec le Front de gauche pour satisfaire les ultras, et de continuer les démarches en vue d’accords locaux, pour contenter les unitaires. Un équilibre très précaire.

Politique
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