Sentez-vous bien ma langue, Georges ?
dans l’hebdo N° 1080 Acheter ce numéro
Côté jardin, le Parti « socialiste » manque de mots assez durs pour stigmatiser le débat (maurice)éricbessonique sur l’identité nationale : une « honte » pour la France, a dit Martine Aubry. Et comme elle a raison, Martine Aubry.
Mais, problème : côté cour, et dans le même temps, le même parti prodigue de léchues lècheries à un homme qui se fait de la décomplexion une idée assez proche de celle que s’en font aussi les aboyeurs de l’UMP – ceux, tu sais, qui trouvent que dès que des Arabes font un rassemblement de plus d’un Arabe ? « Il y a des problèmes. »
Cet homme est le patron de la région Languedoc-Roussillon : Georges Frêche.
Il a traité naguère des harkis de « sous-hommes » ( Untermenschen , en VO) – mais Benoît Hamon, porte-parole du Parti « socialiste », juge que cette saillie n’avait au fond rien de spécialement rédhibitoire, puisque aussi bien son auteur « n’a, slurp, jamais, slurp, été, slurp, condamné » après l’avoir excrétée. (Sentez-vous bien ma langue, Georges ?)
De même, Georges Frêche a ensuite jugé qu’il y avait trop de « Blacks » dans l’équipe de France de football, précisant : « La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. » Et, certes : cette invocation d’un ratio « normal » de Noirs au sein d’une population blanche pourrait incommoder un odorat sensible aux effluves nauséabonds. Mais Vincent Peillon, eurodéputé « socialiste », ne sent rien, quant à lui, et trouve des accents quasi orwelliens pour assurer que Georges Frêche est « un homme, sluuurp, qui n’a pas l’once du moindre, sluuurp, c omportement, sluuurp, ou pensée raciste ». (Votre fondement, Georges, est d’un goût délicieux.)
Le gars vomit publiquement sur des harkis et des Reunois, mais il règne sur un considérable réservoir de voix « socialistes », très utile par temps de primaires. Du coup, Heckle Hamon & Jeckle Peillon, toute vergogne bue, lui adressent un fraternel message de soutien et d’encouragement : vas-y, Jojo, montre-nous ta bile. On est avec toi, Jojo – mais de grâce, quand viendra l’heure du vote, n’oublie pas nos petits souliers.
Après quoi, l’un (Hamon) jure ses grands dieux qu’il trouve le débat mauriceéricbessonique sur l’identité nationale complètement « indigne », cependant que l’autre (Peillon) énonce que le P « S » doit « refuser » ce débat.
Au grand bal des tartuffes, ces deux-là sont immanquables : ils se déhanchent au rythme chaud de la rumba du foutage de gueule, i n the middle of the dancefloor.
Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.