Courrier des lecteurs 1085
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Pour les colis qui prennent un temps fou pour arriver, pour le temps et l’argent que je vais sans doute perdre du fait de la libéralisation calamiteuse de La Poste, qui dois-je remercier ? Bruxelles ? Notre gouvernement ? Nicolas Sarkozy ?
Jean-Jacques Corrio,
Les Pennes-Mirabeau (13)
Pire que des voyous de banlieue : ceux qui détruisent La Poste et, particulièrement, suppriment les petits bureaux de poste au nom de la rentabilité !
Or, il ne faut pas confondre rentabilité et service public !
Ainsi, nous venons d’apprendre que le bureau de poste de Sainte-Énimie, en Lozère, va être supprimé en mai 2010 (après les élections !).
Déjà, depuis plus de deux ans, pour voir le conseiller financier, les habitants doivent aller à la Canourgue (environ 40 minutes de route pour certains). Désormais, il faudra faire ce trajet pour n’importe quelle opération.
Faut-il rappeler que, dans les années d’après-guerre, la France ruinée avait les moyens d’entretenir, par exemple, à Caussignac, une école pour six élèves ? Et, au XXIe siècle, la France, beaucoup plus riche, n’aurait pas les moyens d’entretenir une poste à Sainte-Énimie ?
Le gouvernement n’agirait pas autrement s’il avait décidé de vider complètement les campagnes de leurs habitants […].
Nous en appelons aux politiques responsables pour maintenir la poste de Sainte-Énimie.
Francis et Monique Bernard,
Mas-Saint-Chély (48)
Le mirage du charbon propre
On croirait presque à une provocation ! Lors de la préparation du sommet de Copenhague, la question du charbon n’a même pas été abordée.
La chambre de commerce et d’industrie de Cherbourg et Louis Dreyfus Armateur veulent construire un grand terminal charbonnier à Cherbourg pour y faire transiter 4 millions de tonnes de charbon par an à destination de toute l’Europe.
Selon les évaluations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les réserves de pétrole représentent environ soixante ans de consommation au rythme actuel, mais celles de charbon plus de deux cents ans. Dès lors, les géants énergétiques, Total en tête, prévoient de se reconvertir dans le charbon, en le faisant passer pour « propre » et en faisant miroiter des emplois à la clé.
Or, aujourd’hui, la filière charbon est tout sauf « propre » : elle continue d’être polluante, très carbonée, et pas sûre, comme en témoigne le gigantesque accident de la centrale américaine Tennessee Valley Authority en décembre dernier. Les conditions de travail des mineurs restent la plupart du temps inacceptables. Quant au « captage » et à la « séquestration » de carbone (technique industrielle visant à extraire le CO2 émis pour le réinjecter dans des couches géologiques profondes), ils ne sont absolument pas fiables, consomment beaucoup d’énergie et posent des risques importants de pollution des eaux souterraines.
Il est temps d’engager une planification écologique pour organiser la transition énergétique. Ce que n’ont pas entrepris les chefs d’État à la réunion de Copenhague.
Car, aujourd’hui, ce qui compte, ce sont les grandes entreprises qui dessinent l’avenir énergétique au gré de leurs intérêts à court terme.
Les gesticulations de Nicolas Sarkozy à Copenhague sont pure fantaisie, visant l’adhésion des principales puissances à la thèse du capitalisme vert.
Or, aucune solution ne sera trouvée au changement climatique sans la prise en compte de la responsabilité du système capitaliste et de son corollaire productiviste dans la crise économique, sociale et environnementale actuelle.
Pourtant, nous voyons bien que le capitalisme cherche à imposer une nouvelle fois sa vision du monde à propos de l’urgence climatique qu’il a créée. Il tente ainsi de financiariser l’écologie. L’exemple de Total cherchant à se reconvertir dans le charbon en est une preuve évidente.
Il faut se défaire de l’équation capitaliste « toujours plus = toujours mieux ». Pour garantir à chacun le droit à l’énergie et à une véritable écologie.
Serge Fournier (30)
Lettre ouverte à M. Sarkozy
Monsieur le Président,
Professeurs dans un lycée à forte dominante scientifique et technologique, nous tenons à manifester notre très vive inquiétude concernant l’avenir de filières qui étaient jusqu’à aujourd’hui une voie de réussite pour nombre d’élèves. Nous sommes convaincus qu’il est indispensable, comme vous le disiez dans votre discours du 13 octobre 2009, de faire évoluer ces formations, mais nous souhaitons réagir devant le peu de place qu’elles semblent prendre dans vos projets. Dans ce même discours du 13 octobre 2009, vous disiez : « Les voies technologiques et professionnelles sont tenues dans un mépris qui est insupportable, qui est intolérable. » Qu’en dit monsieur le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel ? Par le document qu’il a présenté le 19 novembre 2009, « Vers un nouveau lycée en 2010 », il semble affirmer au contraire qu’il est temps de réduire au maximum l’offre de formation technologique actuellement dispensée. Jusqu’à cette année, en classe de seconde, les élèves qui le souhaitaient pouvaient bénéficier, sans surcharge horaire, d’un enseignement technologique de six heures hebdomadaires.
Pourquoi cette offre est-elle réduite, dans le nouveau lycée, à une heure et demie hebdomadaire optionnelle ? Quelle conclusion parents, élèves et enseignants doivent-ils tirer à la lecture des grilles horaires de ce même document, où seules sont présentées les classes de première et de terminale des sections S, ES et L ? Pourquoi une seule phrase, dans ce document de 22 pages, fait-elle allusion aux sections STI et STL ? Et que penser de l’« oubli » des sections STG ? Monsieur le Président, que vont devenir ces sections grâce auxquelles plus d’un quart des élèves de terminale obtiennent aujourd’hui un baccalauréat ? Les sections technologiques permettent actuellement à de nombreux élèves d’accéder, sans passer par une section générale et des classes préparatoires prestigieuses, à des études supérieures qualifiantes. Quelle place auront ces élèves dans votre « nouveau lycée » ? Aujourd’hui, nous avons le sentiment que les sections technologiques sont tenues par vous, monsieur le Président, et par monsieur Chatel, dans un mépris qui nous est intolérable, et totalement insupportable.
Les enseignants du lycée Louis-Armand de Nogent-sur-Mame
Le trou de la Sécu Vivant avec une personne âgée, nous l’accompagnons dans la gestion de son quotidien.
En mai 2007, elle a eu besoin d’un fauteuil roulant. Un vendeur/loueur de matériel orthopédique lui a proposé un fauteuil en location. Récemment, un nouveau fournisseur nous a proposé un fauteuil moins lourd et, surtout, nous a suggéré l’achat, moins coûteux pour la Sécurité sociale que la location, totalement remboursée dans le cas présent.
De fait, un fauteuil neuf est facturé 550 euros, alors que la location annuelle s’élève à 676,64 euros. Nous vous laissons calculer la rentabilité d’un tel produit pour le commerçant […].
Nous nous sommes rendus à la caisse d’assurance-maladie pour connaître la procédure nous permettant de passer d’une location à un achat. À notre surprise, on nous a répondu qu’il n’était pas possible de changer avant la date anniversaire de la location, en l’occurrence mai 2010.
Ce « petit » exemple parmi tant d’autres – comme 60 euros la consultation pour un anesthésiste qui vous demande votre poids et prend votre tension avant une coloscopie, ou 80 euros pour un chirurgien qui regarde en quinze secondes la petite incision pratiquée une semaine auparavant – compte certainement, selon nous, parmi les vraies raisons du « trou de la Sécu », et est significatif d’une politique de santé publique au service des opérateurs privés et non au service des malades et des handicapés.
Nous sommes persuadés qu’il s’agit de choix politiques et […] qu’il y a bien assez dans « les caisses de la nation » pour permettre une couverture correcte pour tous.
Jean-Philippe et Marie-Françoise Le Noa (Versailles (78)