Merci Copenhague !
dans l’hebdo N° 1085 Acheter ce numéro
Alors que les militants et représentants d’ONG internationales font grise mine et peinent à se remettre de l’échec de Copenhague, avant de repartir bientôt « comme en 40 » pour la prochaine grande conférence, à Mexico ou ailleurs, et alors que les politiciens se lamentent unanimement, nous sentons comme une euphorie nous envahir, euphorie liée au fait que la preuve a été enfin apportée, et cette fois-ci sans le moindre doute, que la solution à la « crise » climatique ne viendra pas, ne pourra jamais venir, d’une union mondiale des nations ou d’une quelconque « Haute Autorité » mondiale de l’environnement. Pour la simple raison que jamais les gens qui nous gouvernent n’auront un niveau de conscience suffisant pour s’entendre, tout affairés qu’ils sont à défendre leurs intérêts nationaux et leurs entreprises, leur soif de pouvoir mondial, leurs aides au développement bien juteuses, ou leurs chances de réélection. Et cet échec rend évident le fait qu’il n’y a qu’une seule voie, si l’humanité veut survivre (et elle le veut, bien sûr), celle des initiatives individuelles conscientes en vue d’une relocalisation de toute l’activité humaine, de l’alimentation, des transports, de l’économie, de la production d’énergie, etc.
Car vouloir traiter la question climatique en négociant de façon concertée au niveau mondial une diminution de la production et/ou du stock existant de CO2 et des autres gaz à effet de serre, c’est s’attaquer au symptôme et non aux causes. S’attaquer aux causes serait diminuer de façon drastique les transports mondiaux, et par conséquent relocaliser l’économie. Ce serait diminuer de façon tout aussi drastique le nombre de grandes centrales électriques et de grandes industries fonctionnant avec du gaz ou du pétrole, et les remplacer pas de petites industries ou centrales locales fonctionnant avec des énergies renouvelables et des matériaux locaux. Ce serait cesser de déboiser, et pour cela diminuer la consommation de viande nourrie au soja et consommer des productions végétales locales, etc.
De tout cela, bien sûr, il n’a pas été question à Copenhague, et ce n’est pas un hasard. Car si
les « grands » de ce monde ont choisi de s’attaquer
au problème climatique de façon mondialiste
et technologique, et en utilisant la main invisible
du marché, c’est bien sûr pour ne pas remettre en cause les profits, le contrôle social des populations,
et celui des nations faibles par les nations puissantes, que permet cette approche. Et que l’on ne vienne pas nous seriner avec la « justice » climatique ou la « dette » climatique, qui ne sont que façons irresponsables
de demander encore et toujours plus de sous,
et donc d’entretenir la « servitude volontaire » des donataires, au lieu pour ceux-ci de s’interroger sur leurs comportements, et de se rendre eux-mêmes autonomes… C’est pourquoi la relocalisation est non seulement la seule solution à la crise climatique, mais aussi la meilleure voie de résistance
à l’oppression, la voie de la liberté des peuples et des individus confrontés
à un nouvel ordre mondial qui se resserre sur eux peu à peu.
Alors arrêtons de donner de l’argent à Greenpeace ou au WWF, dont
on voit bien qu’ils n’ont rien obtenu pas la négociation et le partenariat
avec les institutions publiques ou privées, arrêtons de signer des pétitions
et de blablater sur des forums, cultivons plutôt notre autonomie
et nos solidarités locales. Créons des Amap, des jardins collectifs,
cessons de prendre l’avion à tout bout de champ, alimentons-nous de façon locale, arrêtons de manger de la viande à tous les repas : tout cela sera beaucoup plus efficace pour juguler la crise climatique.
Les farces du business vert et du marché mondial du carbone étant enfin révélées, vive Copenhague !