Services publics : le coup de grâce ?
La Révision générale des politiques publiques, voulue par Nicolas Sarkozy, vise à réduire les dépenses de l’État. Une politique qui entraînera un affaiblissement des services publics et une privatisation de la société. Les syndicats appellent à une mobilisation le 21 janvier pour contrer cette menace.
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Quel est le point commun entre les postiers, le personnel hospitalier, les enseignants, les travailleurs sociaux et bien d’autres ? Outre le fait qu’ils sont des fonctionnaires, ils sont concernés par la mise en œuvre de la Révision générale des politiques publiques, la RGPP, méconnue du grand public. La Fonction publique d’État et territoriale tentera d’éclairer les citoyens sur les effets de cette réforme lors d’une mobilisation le 21 janvier à l’appel des syndicats (CGT, FSU, Solidaires).
Quand un service public disparaît, dans un quartier ou un village, à la suite d’une décision émanant de la RGPP, les citoyens en subissent directement les effets. Combien de kilomètres faut-il parcourir pour se faire soigner, aller à l’agence Pôle emploi, disposer de son courrier, etc. ? La RGPP ne répond à cette question que d’une manière biaisée, en laissant au marché et aux grandes entreprises le soin d’apporter les moyens que l’État ne peut plus assurer à la collectivité.
Décidée en 2007 par Nicolas Sarkozy, cette réforme du modèle social, qui prend sa vitesse de croisière cette année, se traduit par un vaste chantier de réorganisation des administrations de l’État, des collectivités et des services publics. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on retrouve au cœur même de l’ambition de tout déréguler la transposition d’une directive de libéralisation des services publics et sociaux qui a fait couler beaucoup d’encre en 2005, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen (l’actuel traité de Lisbonne).
C’est pourtant au nom de l’existence de ce modèle social que le Président a réaffirmé récemment, en présentant ses vœux aux forces économiques, que « la France a mieux résisté que les autres » . Parfaite hypocrisie, car ce n’est pas en livrant aux opérateurs privés et à la compétitivité notre modèle de société que les missions de service public se poursuivront ou seront améliorées pour l’ensemble de la collectivité. L’actuelle crise l’a démontré.