Un nouveau souffle
dans l’hebdo N° 1087 Acheter ce numéro
C’est par une manifestation festive et sur fond de samba que s’est ouvert le Forum social mondial de Porto Alegre, qui fête ses 10 ans. Le rassemblement altermondialiste, né à la suite des manifestations contre l’OMC à Seattle, en 1999, a reçu mardi le président brésilien Lula, qui s’est joint aux militants, avant de se rendre à la 40e réunion de Davos.
Porto Alegre attend cette année quelque 20 000 militants, qui débattront jusqu’au 29 janvier. Et, avant de dresser un bilan de cette décennie d’actions, les premières pensées et réflexions des altermondialistes sont allées vers Haïti. La féministe Lilian Celiberti s’est inquiétée : « On a parlé d’un plan Marshall pour aider Haïti, et cela nous fait un peu peur s’il n’y a pas de contrôle citoyen. Dans toutes les reconstructions qui ont suivi des guerres, c’est le capitalisme qui est sorti vainqueur. »
Le mouvement, dont les idées sont largement répandues, notamment la défense de l’environnement, doit maintenant donner un nouvel élan à ses actions. Candido Grzybowski, un des pionniers de la lutte, déclare : « Le Forum social mondial a mis au premier plan la nécessité de changer la culture politique et économique dominante. Maintenant, nous devons définir quel monde nous voulons. » La militante italienne Rafaella Bollin a tenté, elle aussi, de trouver une nouvelle inspiration : « En 2001, nous étions les seuls à dire que la mondialisation n’accoucherait pas d’un monde meilleur. Aujourd’hui, nous devons défier de manière plus tranchante la culture encore hégémonique du marché. » Le forum devrait accueillir dans les jours prochains de nombreux visiteurs de marque. Notamment certains chefs d’État latino-américains : Hugo Chavez (Venezuela), Fernando Lugo (Paraguay), Evo Morales (Bolivie) et Rafael Correo (Équateur).