Courrier des lecteurs 1088

Politis  • 4 février 2010 abonné·es

À nos lecteurs

Vous avez été très nombreux à réagir à la décision de Bernard Langlois de mettre un point final à son bloc-notes. Nous consacrerons la semaine prochaine une large place à ce courrier souvent très chaleureux. Par ailleurs, nous vous informerons dès que Bernard aura ouvert son blog sur notre site.

Denis Sieffert


Demain, dans les départements ruraux, des tournées de facteur seront supprimées. Ce serait normal d’aller retirer son courrier au bureau de poste ! Un directeur
n’a-t-il pas déclaré : « On sort bien pour aller chercher son pain ! » ? »

Jean Barrié


À Denis Sieffert Tout d’abord, mon profond désaccord avec toi, qui es contre l’insertion dans Politis , que j’aime passionnément, d’une publicité pour les Réseaux des Parvis, une revue rédigée par des chrétiens qui sont en majorité pour la gauche de la gauche ou les écologistes, contre l’institution Église catholique, dirigée de façon autoritaire par un pape et des cardinaux généralement ultraconservateurs. Les chrétiens des Parvis sont contre le célibat obligatoire de tous les prêtres, pour l’ordination de femmes prêtres et pour l’accueil des divorcés remariés à tous les sacrements de l’Église. Je donne ma tête à couper si, cela, c’est du cléricalisme. Aurais-tu oublié « la Rose et le réséda », le beau poème d’Aragon sur « celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas » , unis dans la Résistance aux nazis et au régime vichyssois de Pétain ?
Pierre Charbonnel, Valence

Dont acte. Je me suis un peu précipité sur la foi d’informations inexactes. Voilà donc une « foi » qu’il vaut mieux éviter. En vérité, les Réseaux des Parvis ne sont pas du tout la voix du Vatican, mais des « chrétiens critiques », comme ils se définissent eux-mêmes. Et ils ont leur place laïque dans la confrérie des lecteurs de Politis, et dans nos pages.

D. S.


Profanations à Strasbourg « Dehors les juifs », menacent les profanateurs en souillant des stèles le jour de la commémoration du 65e anniversaire de la libération d’Auschwitz. Or, si les hommes sont égaux, c’est bien devant la mort. Ce qui la rend sacrée.
Dans la mort, il n’y a plus de distinction ni de discrimination. Tous les os ont la même couleur.

Au-delà de l’appartenance communautaire, du vivant, la mort touche à l’universalité de notre condition humaine.
Les profanateurs ne supportent pas cet invariant. Ils ne supportent pas quelque chose de fondamental qui qualifie notre condition commune. Ils s’en excluent. Ils s’excluent du champ de l’humanité, comme tous les bourreaux. Exclusion qui ne frappe jamais les victimes malgré l’horreur de leur destin.

« Le devoir de mémoire » et plus encore « le devoir de connaissance » sont plus que jamais nécessaires.
Ils s’adressent aussi aux profanateurs que la justice des hommes civilisés condamnera, mais que nous ne voulons pas exclure du champ de l’humanité.

Nous rappellerons toujours qu’Auschwitz est la déclinaison de l’alphabet de l’horreur (du A jusqu’au Z) que l’homme a pu s’infliger à lui-même.
Comment comprendre cette haine de soi se focalisant sur un bouc émissaire à la fonction expiatoire ?
Les conditions d’un nouveau massacre de la Saint-Valentin 1349 sont-elles donc toujours vivaces ?

Dr Georges Yoram Federmann, président du Cercle Menachem Taffel


Arrestation à Cancún Free Bronckhorst, 27 ans, […], parti au Mexique il y a deux ans pour tenir un restaurant à Cancún, a été arrêté le 11 octobre 2010 à la suite d’une bagarre – une agression, plutôt – à l’extérieur d’une discothèque, avec quelques personnes, dont un certain Ivan Ferrat, qui s’est blessé en tombant, et qui est le frère d’un politicien local, notable, briguant la mairie de Cancún. Free est emprisonné depuis octobre, bien qu’il clame son innocence. […] Une caméra de vidéosurveillance du centre commercial a enregistré la scène et prouve bien que Free a été agressé et n’est pas l’agresseur. Seulement, dans un premier temps, la vidéo n’a pas été retenue par le tribunal pour des questions de délai, les premiers avocats de Free n’ayant pas jugé « opportun » de la présenter […].

Mercredi 9 décembre, la mère de Free, Ana Villaplana, Hollandaise originaire d’Espagne, qui avait dénoncé à Cancún le système de justice corrompu et reçu des menaces, a été kidnappée par quatre hommes armés et a passé plus de dix heures dans le coffre d’une voiture. Elle a été libérée par les forces de police après une course-poursuite et une fusillade entre ses ravisseurs et la police. Les quatre hommes ont été arrêtés, mais rapidement relâchés !

Fin décembre, le juge qui instruit l’affaire a visionné la vidéo […] et a décidé de la retenir comme preuve importante. Mais les pressions de la famille Ferrat, qui multiplie les déclarations contradictoires, compliquent la situation. D’après la presse mexicaine, le frère d’Ivan, Alain Ferrat Mancera, a déjà été impliqué dans une affaire semblable en 2006 avec un ressortissant états-unien. Il est aussi l’un des dirigeants du parti Vert mexicain, lequel a été exclu à Bruxelles par l’ensemble des partis Verts pour homophobie, soutien à la peine de mort et affaires de corruption…
Mardi 5 janvier, l’avocat de Free, Gerardo Solis Barreto, a lui aussi été enlevé, séquestré pendant trois jours et menacé de mort s’il ne laissait pas tomber le cas de Free (voir sur <www.freeingfree.net> une interview à la télé mexicaine).

Nous nous sentons particulièrement concernés ici, en Bretagne, car le père de Free, Maarten Bronckhorst, habite le pays de Redon, en Ille-et-Vilaine, depuis vingt-cinq ans et y compte de nombreux amis. Avec sa famille et des comités de soutien de différents pays européens, il essaye de coordonner une campagne non-violente pour faire libérer Free. Après les consulats d’Espagne et des Pays-Bas, le maire d’Amsterdam vient de signer un appel à la libération de Free.
Ouest-France, les Infos de Redon
et France 3-Bretagne donnent régulièrement des nouvelles de l’affaire, mais nous souhaitions qu’une information soit diffusée à un niveau national. Merci d’avance de votre intérêt et de votre soutien.

Catherine et Jean-François Graugnard


Le docteur et député européen Wolfgang Wodarg, épidémiologiste, en tant que président de la commission Santé du Conseil de l’Europe, a jugé suspecte la campagne outrancièrement alarmiste menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en faveur d’une vaccination généralisée contre la grippe A, et a obtenu la création
d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière (ou de tenter de la faire !) sur le système de connivences qui a si bien fonctionné entre les grands labos fabriquant (et vendant !) les vaccins et les « experts » conseillers, théoriquement indépendants, de l’OMS.
On se réjouit de cette offensive iconoclaste qui ose interroger la vénérable institution onusienne, en principe dédiée au bien public, sur la part d’ombre de ses relations avec de grands intérêts privés, tels ceux de la puissante industrie pharmaceutique.

Mais […] qui sait à quel point l’OMS est liée, au détriment de sa mission propre, au puissant lobby nucléaire, qui a autorité sur elle en matière de communication sur tout ce qui a trait aux effets sanitaires de la radioactivité ? Étonnant, non ? Comment cela se peut-il ?
Tout simplement en vertu d’une convention vétuste (WHA 12-40, signée en 1959 !) qui lie l’OMS à l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), autre agence onusienne, mais de rang supérieur (relevant directement du Conseil de sécurité), qui a pour mission, elle, la promotion mondiale de l’industrie nucléaire civile, et donc le souci d’édulcorer, sinon d’occulter, toute information susceptible de pouvoir effrayer l’opinion publique.

Or, merveilleux hasard, un article de cette convention confère à l’AIEA un droit de contrôle et l’autorisation de publication de fait sur toute communication de l’OMS relative aux rayonnements ionisants ! Il ne faut sans doute pas chercher plus loin l’explication de la frilosité de l’OMS à s’inquiéter des effets des « faibles doses » et, plus encore, de la désinformation grotesque qu’elle a orchestrée et qu’elle continue d’entretenir, dans l’opinion publique mondiale, sur les conséquences réelles et durables, en termes de mortalité et de morbidité constatées, de l’explosion du réacteur de Tchernobyl en avril 1986.

Je suis d’autant plus motivé à soulever ce lièvre en ce moment
– alors que le projecteur de l’actualité s’arrête un instant sur l’OMS – que je viens de passer une semaine à « me les geler » chaque jour de 8 h 30 à 18 h devant son siège genevois, comme « vigie » ayant pris son tour dans le cadre d’un mouvement de protestation citoyen, discret mais opiniâtre, qui dure depuis le 26 avril 2007, pour assurer, chaque jour ouvrable, tout au long de l’année, une permanence protestataire aux portes mêmes de cette forteresse abritant des jeux de pouvoir opaques (pour participer à cette action-marathon : voir le site www.independentwho.info).
On attend avec impatience le chevalier blanc qui, comme le député Wodarg (et pourquoi pas lui ?) l’a fait pour le lobby pharmaceutique, se saisira du dossier des rapports troubles entre l’OMS et le lobby nucléaire !
Parler de cette résistance entêtée à la Gandhi et de son objectif (annuler le lien de subordination de l’OMS à l’AIEA), c’est un caillou dans la chaussure de la technocratie qui menace tant (pensons aux « nanos » !) nos libertés.

Jacques Bonnet, Montmiral (26)


Une belle Internationale socialiste. On parle beaucoup de Tony Blair, ancien Premier ministre britannique (travailliste), pour son rôle dans la guerre d’Irak mais aussi comme conseiller de la société française de luxe LVMH, de la banque états-unienne JP Morgan, de la compagnie suisse Zurich Financial Services, d’un fonds d’investissement du Koweït et d’un autre d’Abou Dhabi. […]

Gerhard Schröder, quant a lui, a été engagé pour diriger le conseil de surveillance du consortium germano-russe Gazprom, chargé de construire le gazoduc sous la mer Baltique, alors qu’il avait lui-même arrêté la construction de ce gazoduc lorsqu’il était chancelier ! Il a également été recruté par la banque Rothschild comme conseiller dans le développement de ses activités en Europe de l’Est, en Russie, en Turquie, au Moyen-Orient et en Chine !

Avec les socialistes français Pascal Lamy, secrétaire de l’OMC, et Dominque Strauss-kahn, directeur du FMI, ils constituent une belle Internationale socialiste !

Paul Oriol, Versailles

Courrier des lecteurs
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