Georges Wilson
dans l’hebdo N° 1089 Acheter ce numéro
Mort à 88 ans, Georges Wilson a eu plusieurs vies d’acteur et de metteur en scène. La plus belle fut auprès de Jean Vilar et à la direction du Théâtre national populaire. Il joua de grands rôles à l’âge d’or vilarien puis succéda au maître, à la direction du théâtre de Chaillot, entre 1963 et 1972. Ensuite, il fut l’une des grandes figures du théâtre privé, jouant avec son complice Jacques Dufilho, Harold Pinter ou d’autres auteurs d’aujourd’hui. Il était presque une légende mais il n’aimait pas les légendes. Un peu amer, il tenait parfois des propos sévères sur le mythe d’Avignon ou le répertoire moderne. Bourru, il râlait, mais continuait à passer à travers les frontières : il jouait Beckett avec Michel Bouquet et Rufus au festival d’Avignon, rejoignait son fils Lambert pour tenir un petit rôle dans Bérénice aux Bouffes du Nord… C’est dans cette salle, celle de Peter Brook, qu’il joua son dernier rôle, au mois d’octobre. Seul en scène, il incarnait le comédien de Simplement compliqué de Thomas Bernhard, un personnage en colère qui lui ressemblait par bien des côtés.
C’était un sanglier, un solitaire dont les charges pouvaient déstabiliser la meute de la gent théâtrale. Extraordinaire interprète des sentiments douloureux et des silences roublards, il tourna peu de rôles importants au cinéma, sinon l’amnésique d’ Une aussi longue absence d’Henri Colpi, mais put réaliser un film lui-même, La Vouivre. On salue son départ comme celui d’un grand boxeur.
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