Lettre ouverte à…

…Christopher Baldelli, ancien conseiller de Nicolas Kozy, devenu président von RTL.
Monsieur Baldelli et cher Christopher [^2]. Je suis un fidèle auditeur de votre matinale-de-RTL. À ce titre, je voudrais vous faire ici la suggestion d’aller, dans cet espace horaire, plus loin encore, dans l’iconoclasme, que vous n’avez déjà (courageusement) fait en procédant à l’embauche du fameux briseur de tabous Éric Zemmour.
J’ai en effet relevé, au fil des jours, depuis que vous (aussi) l’émolumez [^3], que ce raffiné prosateur dit souvent tout haut, sur vos ondes, les mêmes choses que disent aussi tout haut les Pen, father and daughter (mais surtout father ), dans leurs meetings et autres (divers) happenings propagandaires.

Pour le dire autrement, et plus généralement : le gars aime à développer (sur les juges du Syndicat de la magistrature, par exemple, qui sont de son point de vue quelque chose comme de hideux communistes ; ou sur les profs, qui sont de son point de vue quelque chose comme de hideux communistes [^4]] des considérations qui, c’est à noter, lui valent d’être adulé dans les recoins de la « réacosphère » – comme on dit pudiquement –, laquelle est, comme vous savez sans doute, l’endroit, sur Internet, où les consanguin(e)s de souche peuvent (dûment dissimulés sous des pseudos guerriers) donner libre cours à leurs glauques phobies.
Là, j’y insiste, votre néo-collaborateur est célébré pour ce qu’il est : un gars, mon Raymond, qui ose dire que maintenant faut plus qu’on cède un seul pouce de terrain occidental aux (fucking) muslim invaders.
J’entends, évidemment, qu’il y a une différence, et qu’elle n’est pas négligeable, entre Pen et Zemmour – qui est que si de nouveau Pen se laissait aller aux saillies dont il affectionne l’usage, et d’où ressort qu’évidemment, qu’il y a des races parmi les hommes (mâme Dupont) ? Il se trouverait, probablement, quelques bien-pensistes, encore, pour juger que Pen abuse.

Alors que si votre Zemmour déplore, comme il a fait dans votre matinale-de-RTL du 17 février dernier, qu’ « on prétend(e) que les races n’existent pas » , et qu’on ait même l’effronterie de « condamner » les « dérapages » des « racistes comme on le faisait au XIXe siècle pour la masturbation »  ?
Chacun(e) s’esbaudit, au contraire, et se loue de ce qu’il excelle si fort à bouter le conformisme.
D’où ma suggestion, finalement : pourquoi ne pas hausser d’un cran supplémentaire votre contribution à la promotion du trublionisme funky , en vous attachant aussi les services d’un plus franc casseur d’interdits ?
Je pense évidemment, et vous l’aurez deviné, à l’excellent Bruno Gollnisch.

[^2]: C’est marrant : vous avez le même prénom qu’un Lee de cinéma. Ce qui serait absolument tordant, avouez, serait que votre deuxième prénom soit Bruce.

[^3]: Comme fait, notamment, Serge Dassault : de sorte qu’il tient décidément sa pitance de gens qui ne haïssent point Nicolas Kozy.

[^4]: Ou sur, tenez, l’inconvenant footballeur, avec « ses lunettes d’intellectuel », qui veut partout « des places » pour d’autres Noirs – ah, l’impudent coquin.