Pour ou contre la gratuité ?

Compétence des régions depuis 2004, les transports sont au cœur d’un vrai débat politique. Leur gratuité partout et pour tous figure au programme de plusieurs listes. L’ouverture à la concurrence des TER se précise à titre expérimental.

Michel Soudais  • 25 février 2010 abonné·es
Pour ou contre la gratuité ?
© Photo : Julien/AFP

Réseau insuffisant, infrastructures à revoir, lignes en sursis… Les griefs s’accumulent contre les trains express régionaux (TER) et les dessertes de banlieue des grands centres urbains. Au point de constituer un des principaux enjeux des élections régionales. Depuis qu’elles en ont récupéré la charge en 2004, les régions ont hissé réouvertures de lignes et TER au rang de priorités. Mais malgré des investissements importants, représentant jusqu’à 25 % de leur budget global, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les usagers s’impatientent, et les syndicats manifestent contre le manque de moyens mobilisés par la SNCF.

Le dossier est d’autant plus brûlant que les transports régionaux constituent un enjeu social, économique et écologique de première importance. Garants de la mobilité domicile-travail, leur fréquentation a fortement augmenté depuis cinq ans. Jusqu’à 50 % ! Et avec l’évolution de l’urbanisation, la hausse des prix du pétrole et la chute du pouvoir d’achat, les besoins des usagers pourraient quadrupler dans les années à venir.

Dans ce contexte, la revendication de gratuité des transports publics n’est plus marginale. Plusieurs listes engagées dans la campagne électorale des régionales la reprennent à leur compte, obligeant chaque équipe candidate à dire si elle est pour la gratuité, des tarifs fortement subventionnés ou veut donner la priorité à l’amélioration des dessertes et du matériel.
Tout sauf mineure, la question est éminemment politique puisque, à l’examiner dans tous ses aspects, elle cristallise nombre d’éléments du débat sur le type de société que nous voulons. Pour autant, elle ne résume pas tous les choix auxquels les futurs élus seront confrontés du fait du désengagement massif de l’État et des directives européennes ouvrant le secteur à la concurrence. L’avenir du service public des transports se jouera sans doute dans la prochaine mandature. La nécessité d’un vrai débat démocratique sur ce dossier n’en est que plus vive. Si la controverse électorale sur la tarification y contribue, tant mieux.

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