Dix-sept régions françaises sans OGM
Les signataires de la « charte de Florence », qui refuse les expérimentations en plein champ, affirment qu’aucune aide régionale se sera apportée à qui voudrait se lancer dans des cultures transgéniques.
dans l’hebdo N° 1093 Acheter ce numéro
Depuis 2004, la plupart des régions françaises ont adopté une charte commune refusant les expérimentations en plein champ des cultures de plantes génétiquement modifiées. Pour « protéger d’une possible contamination des territoires agricoles dont la production repose sur des normes de qualité, notamment les produits d’origine contrôlée et biologiques » . Jean Denanot, président de la région Limousin, et l’un des premiers à avoir signé cette charte dite « de Florence », explique : « Nous ne sommes pas contre les expérimentations en espace confiné, mais nous voulons conserver une image de qualité. Nous n’avons hélas pas de pouvoir d’interdiction, mais nous ne rencontrons aucune difficulté à faire respecter notre position. Elle passe par une décision à notre portée : aucune aide régionale à qui voudrait se lancer dans des cultures transgéniques sur le territoire. Je constate que les électeurs considèrent cette position d’un œil favorable, car ils savent que l’on ne peut pas jeter le doute sur la qualité de nos produits. »
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La plupart des régions françaises ont adopté cette position, souvent à l’initiative des Verts, et leurs présidents, en cas de réélection, sont disposés à renforcer ce bannissement, qui consiste notamment à *« soutenir le principe selon lequel les semences pour la reproduction doivent être techniquement garanties sans OGM ». Seule exception en France : Picardie, Languedoc-Roussillon, Champagne-Ardenne, Alsace et Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Au niveau européen, 49 régions ont signé cette charte, les pays comptant le plus d’autorités régionales hostiles aux OGM étant l’Italie, la Belgique, la Grèce et l’Autriche. Tous les signataires s’engageant à « protéger la biodiversité au moyen de mesures encourageant l’enregistrement de variétés et d’espèces locales pour empêcher que ce patrimoine ne soit breveté ».