En attendant le 22 mars

Avant le premier tour, Daniel Cohn-Bendit pense déjà à l’après-second tour. Lundi, le chef de file d’Europe écologie (EE) était à Strasbourg pour soutenir la liste conduite par le Vert Jacques Fernique, une des chances les plus sérieuses de gagner une région. Et vanter un « rassemblement exemplaire » qui « joue la carte gagnante » . Car les écolos alsaciens ont réussi à s’unir. Avec Antoine Waechter, qui a quitté en 1994 les Verts, trop à gauche pour lui. Et avec le mouvement Cap21 de Corinne Lepage, qui veut « construire la maison commune des écologistes, des démocrates, et des humanistes », « dépassant les actuelles frontières partisanes » .

Fort de ce rassemblement, « Dany » a lancé dans la capitale alsacienne un appel national au « vote double, utile et stratégique »  : « Au niveau des territoires pour des régions écologistes et solidaires » et « au niveau national pour changer les vieilles logiques politiques » , et « préparer les échéances de 2012, tout en cassant les logiques obsessionnelles d’un présidentialisme et d’un jacobinisme dont s’accommode trop bien le PS dès qu’il est au pouvoir ».
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Car si le pari pour EE de devenir la *« troisième force » politique à l’issue des régionales semble en passe d’être gagné, l’objectif est aussi de modifier les rapports de force à gauche. Ce qui suppose, pour Daniel Cohn-Bendit et ses amis, d’en finir avec les Verts. L’ancien enragé de 68 a prévenu qu’il lancera au lendemain du second tour un appel à « inventer une force libérée des structures d’un parti ». « Le 22 mars, je lance un appel en expliquant qu’on est arrivé au bout de cet objet politique non identifié, cet objet bicéphale Europe Écologie/Les Verts » , explique-t-il dans un entretien à la fin de la biographie que lui consacre la journaliste Émeline Cazi, le Vrai Cohn-Bendit (Plon).
« Il faut trouver une nouvelle organisation » qui « unifie tout ça » , affirme-t-il. « Toute la question est de savoir si les Verts seront capables d’aller avec d’autres dans une refondation générale ou pas. » C’est la question, en effet.