Un communiste européen

Michel Soudais  • 4 mars 2010 abonné·es

Député européen honoraire, un titre créé en 2009 qu’il partage avec deux anciens collègues allemands, Francis Wurtz est à 62 ans un retraité actif. À Marseille, où nous avons réalisé cet entretien, il participait à une réunion de Citoyen 13, une association d’éducation populaire, sur les régions à l’ère européenne. Le lendemain, il se rendait à Nice… Pédagogue, il prend plaisir à expliquer, encore et toujours. À partager son expérience et ses convictions.
Diplômé en littérature, Francis Wurtz est depuis trois ans l’un des collaborateurs de Georges Marchais au secrétariat national du PCF quand, en 1979, le hasard l’envoie siéger au Parlement européen. Le Parti est hostile à cette assemblée supranationale, dont c’est la première élection au suffrage universel. Il lui faut des candidats issus de toutes les régions, jeunes. Francis Wurtz est alsacien, il a été secrétaire de la fédération du Bas-Rhin. Élu à l’assemblée de Strasbourg, il y restera trente ans.

Chargé, en 1992, du département international du PCF, il le quitte pour prendre en 1999, au Parlement européen, la présidence du groupe GUE/NGL, Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique. À ce poste stratégique jusqu’en 2009, il prend une part très active à la campagne contre le Traité constitutionnel européen, et au combat contre la directive Bolkestein. À l’origine de la création en mai 2004 du Parti de la gauche européenne, qui rassemble une trentaine de partis socialistes, communistes, « rouges-verts » et démocratiques de gauche, il en a été l’un des plus fervents avocats au sein du PCF.

Éloigné du souverainisme, qui a longtemps été la position de son parti, il rappelle fréquemment qu’il se sent « résolument pro-européen » et que l’idée européenne n’a pas grand-chose à voir avec les traités européens. « Si on est sincèrement pour l’idée européenne, il faut lutter contre ces traités qui repoussent les gens, expliquait-il encore à Marseille. L’idée européenne, c’est la coopération pas la concurrence. Ce n’est pas la soumission aux marchés financiers. »

Publié dans le dossier
RESF, un contre-pouvoir
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