Dilemme en Irak

Dans « Green Zone », Paul Greengrass revient sur le mensonge américain.

Christophe Kantcheff  • 15 avril 2010 abonné·es

Comme le dit Paul Greengrass, le réalisateur de Green Zone, « les meilleurs thrillers sont ceux situés dans des environnements extrêmes où les questions morales sont très pointues » . L’ « environnement extrême » est, ici, la guerre d’Irak, à laquelle participe Roy Miller, un jeune sous-officier américain interprété par Matt Damon. Celui-ci est chargé de trouver, avec son unité, les fameuses armes de destruction massive. Mais il se rend vite compte que les informations qui lui sont fournies sont fausses et mettent la vie de ses hommes en danger. Des doutes naissent dans son esprit. Et devant ce qu’il va peu à peu soupçonner être un immense mensonge pour justifier la déclaration de guerre américaine, Roy Miller va mener une contre-enquête périlleuse, puisqu’il va se retrouver entouré d’ennemis : les Irakiens pro-Saddam, mais aussi l’état-major de l’armée de son pays, associé à la CIA. Ça fait du monde hostile !

Le thriller est très prenant – bien que relativement conventionnel, et souvent filmé façon reportage, pour donner l’illusion du mouvement. Le personnage est effectivement en prise avec un dilemme moral, qu’il dépasse en choisissant le « Bien ». Mais, ce qui épate encore une fois, c’est la capacité du cinéma hollywoodien à traiter un sujet de son histoire très récente – le film est post-Bush, mais sa production a vraisemblablement été lancée avant l’élection d’Obama. Le film prend à revers ce qui a été la vérité officielle pendant plusieurs années, mais montre aussi des Américains incapables de maîtriser une situation de guerre civile entre communautés religieuses.

Culture
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